Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 20]

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PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

Er DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

pérature, et qu'en même temps la suppression de la flamme au dehors consiste en un subit abaissement de cette température. Or

propre compte en déflagration et ajoute par ses effets à l'intensité de la force de dislocation. On a essayé sous ce rapport des mélanges divers qui ont donné lieu à d'innombrables produits désignés par leurs inventeurs sous les noms les plus variés. On peut

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rien n'est plus caractéristique que la rapidité avec laquelle diminue

cet élément, par le contact des gaz en ignition avec des parois froides. Le problème, quoique compliqué, n'est donc pas absolument irrationnel.

Dans l'ancienne La dynamite et les nouveaux explosifs. poudre de mines formée de salpêtre, de charbon et de soufre, on a

parfois supprimé ce dernier élément, de manière à obtenir des poudres binaires. Plus souvent, en conservant la composition ternaire, on a substitué au salpêtre d'autres nitrates, tels que ceux de soude, de baryte, de chaux, de magnésie, d'ammoniaque, ou divers chlorates. Au charbon on a de même substitué des succédanés tels que la sciure de bois, le tan, la râpure de noix de galle, etc. Ces modifications n'ont pas donné de résultats bien essentiels et qui paraissent destinés à survivre aux premiers essais.

L'azotate de soude seul pourrait rendre des services par sa force et son bon marché, si l'on arrivait, comme cela ne semble pas impossible, à se garantir contre l'influence fâcheuse de ses propriétés hygroscopiques.

Mais une révolution bien autrement importante s'est produite par l'introduction des produits azotés essentiellement brisants, tels que les prussiates, les picrates, le pyroxyle et la nitroglycérine. Les deux derniers seuls ont joué un rôle de quelque valeur dans le tirage des mines. Le fulmi-coton ou pyroxyle, toujours discuté et successivement abandonné et repris, n'a pas encore donné lieu à une conclusion absolument définitive. Mais en tout cas il est bien loin d'avoir acquis l'importance pratique de la nitroglycérine. Cette dernière substance, CG 1-150,8Az3, a été découverte en 181i6 par Sobrero et employée en 1864 au tirage des mines, par M. No-

bel, de Stockholm. Mais l'extrême danger de son application et surtout de son transport, ainsi que le caractère vraiment effrayant des désastres qu'elle a occasionnés, ont fait presque partout réglementer et même la plupart du temps proscrire son emploi. M. Nobel, en persévérant dans ses recherches, est arrivé à sa découverte capitale de la dynamite. On désigne sous ce nom l'association d'une certaine quantité de nitroglycérine liquide avec une substance essentiellement poreuse. Dans les dynamites à base inerte, cette matière ne joue qu'un rôle

diviseur ; dans les dynamites à base active, elle entre pour son

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citer, par eXemple, tant parmi les poudres ternaires que dans l'ordre des dynamites diverses, les composés suivants : acétine, alcaloxyde, dualine, glyoxyline, haloxyline, héracline, lithofracteur, mataziette, pyrolithe, pyronome, rhexit, séranine, vigorite, poudre blanche, poudre jaune, dynamite grise, dynamite noire, poudres d'Abel, de Fontaine, d'Engels, et d'une série d'autres inventeurs dont il ne serait pas difficile de pousser l'énumération jusqu'au chiffre d'une centaine. Lin grand nombre de ces produits ne constituent que des variantes sans importance, mais quelquesuns ont une véritable valeur. liserait impossible toutefois d'entrer ici à cet égard dans une discussion qui serait sans limites et qui

appartient bien plutôt aux ingénieurs du corps des Poudres et Salpêtres. Une puissante société s'est formée pour exploiter dans le monde

entier les procédés Nobel. Elle a créé un grand nombre d'établis-

sements de premier ordre, parmi lesquels, en France, celui de Paulille (Pyrénées-Orientales). Ses produits sont universellement répandus. On a beaucoup discuté l'influence des vapeurs nitreuses sur le mineur. 11 est permis de penser que les céphalalgies qu'elles occasionnent et les divergences complètes enregistrées à cet égard se réduisent à une question d'aérage. On les observe parfois même sans explosion quand on conserve la dynamite dans un laboratoire fermé. On s'est également préoccupé de la question d'économie, et ce n'est pas sous ce rapport que l'emploi de la dynamite paraît l'emporter sur l'ancienne poudre, niais bien par la puissance décisive et brisante de son action et la rapidité qu'elle apporte dans les avancements. Or il n'est que juste de noter que cette rapidité même exerce une action indirecte sur le point de vue économique.

Cet emploi, quoique encore assez récent, est aujourd'hui si répandu et si bien connu que je puis me borner ici aux indications qui précèdent, en renvoyant pour de plus grands détails aux publications originales (1). (i) Harle : Application de la nitroglycérine au tirage des mines (Annales des mines, Eic série, tome XIX). Bruit : Études sur la nitroglycérine et la dynamite (Mémoires des ingénieurs civils).

Hess : Volatilité de la nitroglycérine dans la dynamite (Journal d'artillerie TOME XVI, 18j9. 2