Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 294]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

LA MÉTALLURGIE

A L'EXPOSITION DE 1878.

celui dont il a été parlé aux gi et à. Un dernier essai, qu'il nous reste à examiner, pourrait, parmi ses résultats, apporter une

dant celle-ci s'altérait très-peu. Les seuls résultats constatés par une expérience de plusieurs mois furent une légère réduction dans la durée de l'opération et une amélioration de qualité proportionnelle à la quantité de fer pur laissé par les additions dans le bain. Pour tirer un parti à peu près satisfaisant du métal au laminoir, il fallait pousser l'affinage très-loin à la cornue et user de fortes additions finales manganésées. Le coût de ces fortes additions finales ou initiales et les dépenses d'entretien des fonds d'appareils, joints aux rebuts du laminage, faisaient revenir les produits finis plus cher qu'avec des fontes provenant de minerais de

568

nouvelle chance de succès à l'application des idées de 1MM. Krupp et Bell. Pour le moment, l'essai dont s'agit, Paffinage Bessemer avec garniture basique de la cornue (système Thomas et Cilchrist), vise beaucoup plus haut : il veut obtenir directement de fontes phosphoreuses et terreuses (?) des métaux fondus remplaçant tous ceux produits j usqu'ici au Bessemer et sur sole, non pas peut-être avec les matières de premier choix, mais avec les mélanges divers cidessus indiqués. A en juger par les premiers renseignements sur les opérations

récemment pratiquées en grand, deux résultats seraient déjà

atteints : bonne tenue du garnissage à base de chaux et magnésie. réduction de la teneur en phosphore de i ou i,5o p. loo dans les fontes à 0,10 ou 0,15 dans le métal fondu. Nous n'avons pu, jus-. qu'ici, savoir ce que les lingots obtenus ont donné de bons produits finis : ce renseignement serait utile à rapprocher des deux premiers résultats fort encourageants que l'on a d'abord signalés. Nous ne savons pas non plus si, pendant l'opération, on a continué ou développé l'usage des additions dont parle M. Gruner (..-") : 5 à io p. 100 de chaux vive ou d'un mélange d'oxyde de fer riche et de chaux. Des additions de cette nature peuvent, en effet, faciliter l'épuration, et d'autant plus qu'elles seront plus pures et plus riches en fer et en manganèse. Avec ces additions, ce procédé se rapprocherait, dans une certaine mesure, de ceux de MM. Krupp et Bell. Nous avons fait personnellement, en 1868 et 1869, usage d'additions de minerais riches purs, manganésés (minerais de Mokta),

dans la cornue Bessemer ordinaire, pour le traitement direct de fontes communes, à peine phosphoreuses, mais très-siliceuses, tenant jusqu'à 5 p. 100 de silicium, et provenant de dosages trèschargés de minerais en grains du Berry. Ajoutés à peu près au tiers de l'opération, dans le bain déjà très-chaud, ces' minerais

pouvaient s'introduire dans la proportion de 'o à 15 et même 20 p. 100, sans gêner aucunement le travail; ils se réduisaient, pour la majeure partie, laissant leur fer pur dans le bain, une autre partie, mais très-faible, de leur oxyde de fer et tout leur oxyde de manganèse saturant la silice et les oxydes terreux provenant de l'affinage et peut-être de la garniture en sable de la cornue; cepen(*) P-e livraison 1879, p. i5i.

569

qualité.

Les résultats des additions de minerais riches, avec ou sans chaux, peuvent être très-différents avec le garnissage basique de la cornue. Ce garnissage constituerait donc, à lui seul, un grand progrès, quelle que fût la formule à adopter ensuite pour assurer l'épuration du métal. Il est clair que si, par elle-même, la paroi basique suffit à cet effet, il peut sortir des essais en cours un procédé réalisant, sur ceux d'aujourd'hui, une économie correspondant à la presque totalité de la différence de prix entre les fontes communes et les fontes Bessemer employées jusqu'ici. Au contraire,

l'économie peut être très-sensiblement réduite s'il faut recourir à des additions diverses, etc., pour obtenir un alliage final un peu juste à l'emploi. Quant aux progrès économiques dans l'ensemble de la fabrication, dont il nous reste à parler en quelques mots, il s'agit bien d'économies réelles et sur lesquelles il n'y a plus à faire les réserves que nous indiquions tout à l'heure à propos du choix des matières premières. Au Bessemer, la production par batterie de deux cornues s'est élevée rapidement depuis 1867. Dans les usines surtout qui opèrent en 2' fusion, on a pu, à mesure que le personnel est devenu plus

habile à manier cet outillage, et qu'on a su mieux préparer et réparer les fonds d'appareils, on a pu faire un nombre de 18, so et même plus d'opérations par ,211, heures. En tenant compte des périodes de chargement et de manutentions accessoires, on réalise ainsi un travail à peu près continu, condition première de l'économie dans le fonctionnement des chaudières et des souffleries qu'à l'origine on utilisait fort imparfaitement.

La production est moins facile à accroître et surtout à régler dans les ateliers marchant en première fusion, c'est-à-dire avec la fonte directement coulée des hauts-fourneaux, la marche de ceux-c TOME XV, 1879.

37