Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 226]

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PERCEMENT DES ALPES.

TUNNELS DU MONT CENIS ei DU SAINT-GOTHAED.

« L'affût consiste en un chariot de 8m,8o de long, 1",87 de haut et 1m,27 de large. Ce chariot est formé de barres de fer parallèles, reliées entre elles par des barres transversales. assemblées par de solides boulons, et portant à l'avant les supports des perforatrices. Ces supports se composent de manchons qui peuvent monter ou descendre,

frais de premier établissement ne sont que secondaires, le problème de la substitution du travail mécanique au travail de l'homme était résolu victorieusement. On faisait des trous de mine profonds de om,75 à lm,20, selon la dureté de la roche ; la poudre était comprimée en cartouches de om,o26 de diamètre, percées d'un trou dans

sans tourner, le long de grosses vis portées par l'un des longerons, supérieur ou inférieur. Le manchon projette, à l'intérieur ou à l'extérieur de la cage, un bras fileté sur lequel se trouve un autre manchon, muni d'un oeil, servant, à l'aide d'un boulon, à fixer l'arrière du perforateur. Ce second manchon peut glisser le long du bras, et la face d'appui du perforateur prendre ainsi diverses inclinaisons. De cette façon, en déplaçant les manchons des vis verticales et les points d'attache des perforateurs sur les bras, on peut, dans certaines limites d'amplitude, placer chaque appareil dans un plan vertical donné et lui donner, dans ce plan, une inclinaison également donnée (*). » A l'affût sont fixés des tuyaux amenant l'air comprimé aux perforateurs, et l'eau à la lance d'injection pour le curage des trous. Ii porte aussi les outils de rechange et se termine à la partie postérieure par une sorte de table servant d'atelier pour les réparations à faire sur place. L'affût k portait dix perforateurs du poids de 55o kilog. chacun ; le poids total était de 12.000 kilog. Le tableau (fig. i o et 11, Pl. X) donne les résultats de l'avancement trimestriel au mont Cenis. Alors que, dans

le travail à la main, qui dura de 1857 à 1862 à la tête nord, l'avancement annuel maximum n'était que de 245m, ce même avancement s'est élevé à 68o mètres avec l'appareil mécanique, et l'avancement moyen par vingt-quatre heures s'est élevé de om,60 à I m,80. Pour un travail où la question capitale est celle de l'économie de temps et où les (*) Gallon. Cours d'exploitation des mines, t. I.

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l'axe, destiné à recevoir une fusée en gutta-percha. La charge de poudre était de 5oo à7oo grammes par mine, selon la position des trous et l'effet qu'on en attendait. On faisait partir d'abord les mines au centre de la section, et le dégagement de la roche, ainsi obtenu, augmentait l'effet utile des coups de mines concentriques. L'air était comprimé à 6 atmosphères, et l'appareil battait 250 coups à la minute. La durée de la perforation mécanique était de six à huit heures, le bourrage et l'allumage des mines exigeait une heure et demie, l'enlèvement des déblais une à deux heures ; de sorte que la durée totale d'une avancée variait de huit à douze heures, et le rapport du temps consacré au travail mécanique, au temps total exigé par les opérations d'une avancée, était de o,74. Ainsi qu'on l'a vu, le perforateur Sommeiller a un poids relativement élevé (250 kilog.), et de plus, la multiplicité de ses organes exige des réparations fréquentes, de sorte qu'il fallait parfois jusqu'à 9 perforateurs en réserve pour 5 en travail. Les tentatives faites pour remédier au premier inconvénient ont conduit aux perforateurs Sachs, Dring, et leurs dérivés dans lesquels le poids de l'appareil descend à 5o kilog. ; mais la légèreté de l'appareil est un avantage plus apparent que réel, puisqu'on est obligé de compenser cette légèreté par le poids de l'affût, qui doit assurer la stabilité du système et amortir les vibrations produites par le battage. Le perforateur Dubois et François, établi sur le même principe que le Sommeiller, est comparable à ce dernier au point de vue de la force, des dimensions et du poids; mais