Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 192]

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à la limite d'élasticité et une forte charge de rupture, présentera à la flexion une très-grande valeur de L, une trèsfaible flèche, et la valeur de R suit de très-près la valeur de L, dans le cas où la valeur de C, dans l'essai de traction, est faible. Dans le cas au contraire ou C est grand, la valeur de R s'éloigne de L et devient quelquefois fort considérable, comme dans le cas des aciers manganésés. Si nous résumons maintenant les essais au choc, on peut dire qu'un métal doux à la traction sera doux également au choc, à la condition toutefois d'avoir une forte contraction. D'autre part un métal, même dur à la traction, pourra résister au choc s'il a comme on dit du corps, s'il présente à la traction une forte valeur de contraction ; c'est ainsi que les aciers, relativement durs à o.600 ou 0,70.0 moo de carbone, résistent parfaitement au choc ; de même les aciers à faible teneur en carbone contenant o,800 à i p. ioo de manganèse. L'essai à la traction peut donc, dans certaines mesures être considéré comme le critérium de la valeur pratique des aciers. Les aciers durs à la traction résistent également bien à la compression, et très-bien surtout au cisaillement. A la torsion, les aciers se classent de même et nous avons vu que les aciers doux pouvaient subir sans rupture une torsion de près de deux circonférences.

Enfin, en résumant ce qui concerne l'influence du Mn, C, Si, S, Ph, sur les propriétés mécaniques des aciers, nous dirons

o. Le carbone rend les aciers rigides et élastiques ;

il

accroit leur charge à la limite d'élasticité ou, ce qui revient au même, leur allongement élastique maximum ; mais leur résistance vive de rupture donnée approximativement par a (11

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ET LES PROPRIÉTÉS MÉCANIQUES DES ACIERS.

368 RAPPORTS EXISTANT ENTRE LA COMPOSITION CHIMIQUE

R 7 L)

(*) T,. est exprimé en kilogrammètres pour 1. millimètre carré de section et ioo millimètres de long.

diminue dès que le carbone dépasse o,5oo p. 100. Il passe de 0kg-,950 environ pour les aciers extra doux à 0kg",500 pour les aciers durs pour outils ; le carbone diminue a et c,

ce qui se traduit pour les aciers durs par une fragilité à la flexion et au choc. Le manganèse comme le carbone rend les aciers rigides et élastiques, et accroît leur allongement élastique maximum, mais l'allongement à la rupture reste toujours assez considérable ainsi que la contraction, ce qui se traduit par une forte valeur de L et R à la flexion, une bonne

résistance au choc et aussi une valeur plus grande de la force vive de résistance, qui varie de i'grn,000 par millimètre carré pour 100 millimètres de long à okg-,772. Le silicium joue le même rôle que le carbone, avec un coefficient de 1/6e environ; il rend les aciers durs, en diminuant légèrement les allongements. La valeur de Tr décroît par suite avec la teneur en silicium. Le soufre rend les aciers non homogènes, diminue la charge de rupture et l'allongement, tant au choc qu'à la traction et à la flexion. Le phosphore, ainsi que le dit M. Gruner dans le mémoire cité plus haut et ainsi que nous l'avons constaté par nos nombreuses expériences à Terre-Noire, rend les aciers rigides et élastiques, accroît leur allongement élastique maximum et leur résistance vive à la rupture qui atteint jusqu'à 1kgrn,20o, mais ne modifie pas leur dureté. Ces aciers manquent de corps, « ils sont aigres sans être durs. » Aux essais à la traction et à la flexion, ils paraissent supérieurs, mais deviennent fragiles au choc dès que la proportion de phosphore dépasse 0,230 p. 100, si le carbone reste voisin de o,3oo p. 100. En diminuant encore la proportion de carbone, on arrive à des résultats fort remarquables; toutefois, pour apprécier le manque de corps des aciers phosphoreux, il est nécessaire de faire des essais au TOME XV, 1879.