Annales des Mines (1878, série 7, volume 13) [Image 236]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

La présence des Carcharodon megalodon et Ostrea navicularis

engage M. Mo urlon à placer les sables verts à la partie supérieure du système miocène, dans ce groupe que plusieurs auteurs ont appelé mi-pliocène. D'après cela, la même conclusion s'appliquerait, à fortiori, à l'étage diestien. L'étage pliocène ne comprendrait plus, dans ce cas, que le crag, gris à la base, jaune-rougeâtre à la partie supérieure, et caractérisé par les cétacés des genres Plesiocetus, Balna, Balnula, Balnotus, Megapterosis, ainsi que par dix espèces de phoques récemment étudiées par M. Van B ene den et stratigraphiquement classées par M. Mo url on (i).

Il y aurait, d'après cela, un désaccord assez notable entre les observations de M. Mo urlon et celles de M. V a nden Br oeck (2).

Ce dernier, en effet, range dans le pliocène, non-seulement les sables verts et les sables à pétoncles, mais encore ceux d'Edeghem

à Panopa Menardi. En outre, dans son opinion, les ossements d'Ileterocetus du sable vert ne sont pas en place ; ils appartiendraient au vrai crag scaldisien et seraient venus s'échouer sur une

plage diestienne déjà émergée. Enfin M. Vanden Broeck n'admet pas l'assimilation faite par M. Go ssel et des sables ferrugineux diestiens aux sables supérieurs d'Anvers. Ces sables ferrugineux seraient seulement un faciès côtier de l'ensemble des sables inférieurs d'Anvers, depuis les sables d'Ecleghem jusqu'aux sables verts.

M. Vand en Broeck pense que la coloration dessables verts est due seulement à un commencement d'altération de la glauconie: cette altération, plus avancée, aurait déterminé leur transformation en sables ferrugineux (5). FRANCE ET BELGIQUE.

M. Or tl i eb (.4) attribue les dépôts dies-

tiens du nord de la France et de la Belgique, non pas à l'action marine, mais à celle d'un fleuve important qui aurait eu sa source en Angleterre, non loin des origines actuelles de ia Tamise, et se serait déversé dans la mer pliocène entre Gand et Louvain après avoir traversé Folkestone, le cap Blanc-Nez, Cassel, Lille et Tournai. Dans cette hypothèse, le terme de diestien deviendrait en partie,

comme l'a déjà indiqué M. G o ss el et, synonyme de scaldisien. Bull. Acad. roy. de Belgique (2), XLIII, 603. An u. Soc. tnalacologique de Belgique, IX. Revue de Géologie, XIV, 186. Anla. Soc. géol. du Nord, III, 99.

TERRAINS.

457 M. Ch ell onei (i) a signalé la disposition en couches inclinées des grès diestiens reconnus par M. Ort !lob et par lui sur les buttes des Noires-Mottes, au cap Blanc-Nez. La même disposition irrégulière s'observe au Monts-des-Chats, près de Cassel, et aussi aux environs d'Anvers. Elle ne semble pouvoir être attribuée qu'à des affaissements du terrain sous-jacent. TERRAINS QUATERNAIRES.

COUCHES PRÉGLACIAIRES.

NORFOLK. MM. S. Wood junior et Ha r mer (2) ont cherché à démontrer que le forest-bect de Kessingland, loin d'être surmonté par le crag de Norwich et l'argile de Chille.sford, était au contraire

déposé dans un ravinement opéré à travers cette dernière formation.

Les auteurs sont d'avis que le lit pierreux de la base du crag de Norwich, avec coquilles marines et débris de mammifères, est, non pas un ancien sol, mais un dépôt de remaniement. Quant à rage de ce forest-bed relativement aux dèpôtsg,laciaires, MM. Wood et II ar er le croient postérieur au drift contourné

ou boulder-clay inférieur ; mais cette opinion est combattue par M. Blake (5). Cet auteura établi l'existence de la couche à racines et à débris de mammifères à Ilopton et à Corton, localités intermédiaires entre Kessinglaml et Cromer. Pour lui, comme pour M. Gu n n, il y a identité entre le forest-bed de Kessinglancl et celui

de Cromer; ce sont donc des dépôts préglaciaires et non interglaciaires.

Les couches préglaciaires des environs de Cromer ont encore été étudiées par M. Reid (ô). L'auteur reconnaît, à la base de la série, au-dessus des couches de Ch illesforcl, un dépôt, tantôt marin et constituant les sables de Weybourne, tantôt d'estuaire et formant alors le forest-be,d de Norfolk. Il n'admet pas que les arbres on cette couche aient vécu à la place où on les recueille ; tous, à ses yeux, y ont été amenés par flottage. Les débris (Pelé pliants s'observent à la base du forest-bed. A nn. Soe.,géol. da Nord, HI, W. Geol. Soc;ely, 8 nov. 1876. Geol. May., 1877, 293. Geol. 1877, 300.

TOME III, 1878.

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