Annales des Mines (1878, série 7, volume 13) [Image 188]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

ROCHES.

empâte des concrétions siliceuses, mamelonnées ou irrégulièrement polyédriques, dont la grosseur varie depuis celle d'un grain de blé jusqu'à celle d'un oeuf; sur divers points, il y a même des lits de silex gris bleuâtre, en rognons mamelonnés qui mesurent de uà 3 décimètres cubes. En outre on observe des lentilles, des filons ou des veines qui sont formées d'argiles, vertes, rouges, brunes, et doivent leurs nuances bariolées aux oxydes de fer ou de manganèse dont elles sont imprégnées. Les gisements de terre réfractaire exploités dans le voisinage des Échelles et de Saint-Laurent-du-Pont sont au nombre de quatre. Deux sont situés sur la commune de Saint-Jean-de-Couz ; le troi-

sième, découvert depuis plusieurs années, se trouve sur la rive gauche du Guiers-Vif, près le hameau du Chatelard ; le quatrième

est près de Voreppe, sur la route de Saint-Laurent-du-Pont au chemin de fer (i). D'après des analyses communiquées par l'exploitant M. Millioz, voici la composition, d'ailleurs assez variable, de la silice argileuse qu'ils fournissent Si02

Al203

Fe20a

CaO

HO

Somme.

561 Luess CHINE.Comme l'a reconnu M. le baron de Ri eh tic of occupe de vastes étendues dans le nord de la Chine, et il e n, le loess y atteint aussi de grandes épaisseurs. M. Lé on 11 o uss et l'a dans lé bassin du fleuve Jaune (Houang-Ho), oùobservé récemment il donne une terre légère, très-facile à travailler et très-fertile. Les Chinois y creusent des habitations qui sont suffisamment saines et sèches et analogues à celles du tufau de

la Touraine. Ils galeries à ciel ouvert, qui servent au y creusent aussi de longues passage des routes; le fond de ces galeries est presqu'au niveau des vallées, tandis que leurs parois, taillées verticalement, peuvent atteindre une grande hauteur. Un échantillon de loess rapporté par M. Léon R o uss et de King Tcheou, dans la province de Kan-Sou, a été analysé seli n, dans le laboratoire de M. Ca h ours à l'École par M. J ousC'est une poudre jaune, légèrement brunâtre, polytechnique. très-fine, essentiellement composée de silice qui est à l'état de quartz et plus ou moins cimentée. On y distingue de menues paillettes, blanches, appartenant au mica, et accidentellement des débris végétaux. Si02

1

Al2CP

Fe203

CaO

31g0

Cou

Matières 1

Saint-Jean-de-Couz. Idem.

.

.

.

Saint-Christophe (Savoie). Saint-Christophe (Isère).

83,23 76,54 76,58 80,23

11,12 18.21 19,11 16,12

0,41

traces traces traces

traces traces traces traces

3,24 5,25 4,31 3,65

100,00 100,00 100,00 100,00

Ces divers lambeaux de terre réfractaire argilo-siliceuse occupent le même niveau géologique. Ils reposent, comme on le voit très-bien, à Saint-Jean-de-Ceux, sur les dalles d'un calcaire glauconieux qui représente la craie supérieure dans les montagnes de la Savoie; d'un autre côté, ils s'enfoncent sous la molasse marine, caractérisée par de nombreuses dents de squales, avec pecten substriatus, ostrea crassissima, echinolampas hemisplucricus, etc. Sous le rapport stratigraphique, ils semblent correspondre à certaines brèches lacustres, à ciment calcaréo-ferrugineux, se trouvant fréquemment en Savoie à la base de la molasse marine, et se rapprochant par leurs fossiles des calcaires d'eau douce supérieurs aux grès de Fontainebleau. Quant à l'origine de ces dépôts argilo-siliceux, elle parîat devoir être attribuée à des eaux geysériennes de l'époque tertiaire. (1) L or y : Description géologique du Dauphiné.

Voir aussi Carte géologique du dé-

partement de la Savoie, par Lory, L. Pille t et l'abbé Val let.

76,50

5,43

0,81

6,03

2,06

5,71

solubles.

Eau.

S.....

0,20

0,74

97,51

La leigation de ce loess opérée sur 50 grammes a donné Silice grenue. Silice fine

61,5 12,2

I

I

Argile siliceuse Somme.

21,7 98,4

Quant aux matières salines immédiatement solubles dans l'eau, elles consistaient en sels déliquescents, ayant et formés surtout de chlorures de magnésium une saveur amère et de sodium. On y a trouvé de plus des traces de chaux, ainsi que d'acides sulfurique et nitrique. Toutes les eaux ayant filtré à travers le loess à boire, et M. Rousse t a constaté que les Chinoissont désagréables nécessaire à leur consommation, en les laissant en retirent le sel s'évaporer dans des marais salants. Le loess du nord de la Chine est donc un sable quartzeux, très-

fin, peu argileux, plus ou moins cimenté par des carbonates

et de magnésie ainsi que par 2 millièmes de matières de chaux salines. Sa fertilité indique qu'on y trouverait en outre du phosphate de chaux, si l'on en faisait spécialement la recherche. Sa teneur en silice est bien supérieure à celle du loess du Rhin qui peut s'abaisser à près TOME X i[I, :878.

12,t