Annales des Mines (1878, série 7, volume 13) [Image 104]

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INDUSTRIE MINIÈRE ET MÉTALLURGIQUE

neutralité : mais ce double effet peut être prévenu par un courant d'acide sulfureux dirigé au travers de la liqueur. Ces simples indications feront comprendre le procédé mixte adopté par M. Stewart et appliqué, au cours de l'année 1875, au n° Grillage avec traitement de 2.000 tonnes environ de minerai : (l'addition de sel dans le grilsel d'un minerai un peu cuivreux les blendes et galènes de Georlage est toujours nécessaire avec Digestion à chaud dans la liqueur 11. et D. marquant getown). 15° Beaumé (pas assez concentrée pour dissoudre le chlorure d'argent), avec courant d'acide sulfureux. 5° Traitement de la partie insoluble par amalgamation au pan. Le rendement était sensiblement augmenté et la teneur des tailings diminuée. Le Stewart Silver Mill brûla au commencement de 1876. Consi-

dérant le prix élevé d'établissement et d'entretien d'un atelier d'amalgamation, on songea à substituer au procédé mixte une méthode exclusivement humide. MM. Stewart et Brunton firent des expériences intéressantes, dans lesquelles le minerai, après grillage avec sel, puis digestion dans la liqueur H. et D. à 15° B.

DU COLORADO (ÉTATS-UNIS).

195 avec courant d'acide sulfureux, était repris par une solution d'hyposulfite de chaux chauffée à 6o°, d'où l'argent dissous était ensuite

précipité par du sulfure de calcium, et qui était enfin régénérée au moyen d'acide sulfureux. De nouveaux essais basés sur l'emploi exclusif de la liqueur H. et D., aussi bien pour la chloruration que pour la dissolution de l'argent, conduisirent à une formule de traitement plus économique et finalement adoptée pour le nouveau Stewart Silver Mill, savoir : 1° Grillage avec sel d'un minerai un peu cuivreux. 2° Digestion à chaud dans une première liqueur H. et D. marquant 25° B. à froid (ce qui correspond à 20° de sel marin et il faut 25" B. de sel marin à froid pour dissoudre le chlorure d'argent; il y aura

donc simplement chloruration de l'argent) avec courant d'acide sulfureux. 3° Digestion dans une seconde liqueur H. et D. marquant 28° B. (ce qui correspond à 25° de sel marin; il y aura donc dissolution du chlorure d'argent). _1l° Précipitation de l'argent dissous au moyen de cuivre de cément, et ensuite du cuivre au moyen de ferraille. Théoriquement, il ne devrait pas y avoir consommation de cuivre

pur, tient Ifj p. tao de cuivre ; cette espèce minérale semble rentrer, d'après sa formule chimique, dans la classe des chlorites ; M. Sterry Hunt propose pour elle le nom de vénérile. Ces minerais de cuivre proviennent tous deux de la mine Jones, en Penn-

sylvanie, où l'on exploite depuis un siècle un grand gisement de fer magnétique. Celui-ci est en couches massives intercalées dans des schistes tendres, sans cuivreuses, dont la doute primitifs; il est associé à plus ou moins de pyrites proportion à certains niveaux augmente jusqu'à donner un minerai de cuivre. D'autre part, au milieu de ces schistes tendres et décomposés, se trouvent interstratiliés des bancs irréguliers et alternant d'une matière verrifttre et terreuse, qui est formée de la susdite chlorite cuivreuse dans un état de pureté variable, et tient en général 3 à 6 p. lao de cuivre; certains bancs de om,or d'épaisseur, et davantage, tiennent jusqu'à Io et 12 p. ioo. L'hydrosilicate de magnésie, d'alumine et de fer est infusible. Il est décomposé par les acides forts, mais ne saurait être traité économiquement par eux. calcination, par la liqueur H. et D. Il est à peine attaqué, avant ou après

(qu attaque à chaud la chusocole, simple silicaie de cuivre). Mais il cède facilement son cuivre à cette liqueur, quand il a été préalablement chauffé en vase clos jusqu'au rouge sombre avec une matière carburée, ce qui réduit le cuivre du silicate à l'état métallique, puis refroidi au contact de l'air, ce qui réoxyde le cuivre et le convertit en un mélange d'oxyde et de protoxyde. Tel est le principe du traitement imaginé par M. Sterry Hunt et suivi à Phoenixville. Le minerai de seconde sorte est mêlé à du goudron de houille, réduit dans de grands fours à moufles verticaux, refroidi à l'air, et_mis ensuite dans la liqueur 11. et D. Le nouveau minerai de cuivre et sa métallurgie ont été décrits par II. T. Sterry Hunt, et e ours à moufles, par M. B. Silliman, dans les li.ansactions of Ille Amencan Ii:titute of 111ining Engineers, vol. 1V, 1875-1876.

et la seule consommation de fer devrait être la ferraille précipitant le cuivre. Pratiquement, les minerais zingueux et plombeux de Georgetown doivent contenir, par composition ou par addition de pyrites, au moins p. loo de cuivre (5) et 3 p. 100 de fer. Le minerai grillé avec sel( au Stewart Mill. le grillage se fait au four à réverbère) est amené sur wagons et culbuté dans de grandes cuves munies d'agitateurs; il y a G cuves rangées en ligne. Chacune reçoit environ 2 tonnes de minerai, puis 3.80o litres de liqueur H.

et D. marquant 28° B. à froid, laquelle est prise à des cuves de réserve situées à un étage supérieur. L'agitateur est mis en mouvement à la vitesse de 25 tours par minute. On injecte de la vapeur d'eau à o 011 2,5 atmosphères de pression, jusqu'à ce que la température du bain atteigne 70° (le bain ainsi étendu ne marquerait plus guère que 25° B. à froid). On fait également arriver un courant d'acide sulfureux sous faible pression Cl. Au bout de 5 heures, on arrête l'agitateur, et on laisse déposer pendant o heures. On décante (en débouchant de haut en bas une série de trous ménagés dans la paroi de la cuve), ce qui prend a heure : la liqueur n'est (*) La cuivre ne devra donc être payé par l'usine qu'au delà de r p. Loo. (") Produit par grillage au moufle de pyrites ou blendes, qui sont traitée ensuite avec le minerai grillé au sel dans les réverbères.