Annales des Mines (1878, série 7, volume 13) [Image 79]

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MINES ET USINES D' A LMADEN.

MINES ET USINES D'ALMADEN.

Voici, d'ailleurs, quelles ont été, pendant le même laps de temps, les quantités de minerai traitées et de mercure produites

d'Alrnaden par un rapide exposé de leur histoire. Cette revue rétrospective ne peut qu'aider à mieux comprendre

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Nous terminerons cette étude sur les gisements de mercure

la situation actuelle des mines. MERCURE PRODUIT


MINERAI TRAITÉ _-

ANNÉES.

en tonnes.

en frascos.

1.185,007 '1.135,046 1.155,280 976,101 1.261,355

34.341 32.893 33.479 28.287 36.640

moyen.

p. 100.

tonnes. 15.867,039 '15.835,340 16.094,436

1870-71. 1871-72 1872-73. '1873-74. 1871-75.

RENDEMENT

'16.379,750 18.815,680

7,47 7,17 7,18 5,90 6,72

Par suite des développements des installations de la mine et de la richesse croissante de celle-ci, on arrivera

facilement, dans un ou deux ans, à produire par an 4o.000 frascos (1.58o tonnes) de mercure, à un prix qui ne dépassera pas 42,5o le frasco. Nous donnons , dans le tableau suivant , les chiffres relatifs aux principaux pays qui produisent du mercure ; on pourra ainsi se faire aisément une idée exacte de l'importance relative de la production d'Almaden dans la production générale (*). ANNÉES.

.

1866.. 1867..

.

.

.

i1869.. .

1870.. .

.

ITALIE.

tonnes. 1.057,6 1.078,3 955,0 1.095,1 1.014,0 1.123,7 1.345,3 1.157,0 1.262,2

touries.

tonnes. 32,4 42,7 '55,7 60,9 42,7

tonnes.

.

.

. .

.

269,1 19'2,3

372,1 369,7

.

.

1871.

1872.. . 1873.. . 1874.. . 1875.. .

HONGRIE.

.

.

.

.

AUTRICHE.

183,5 271,8 286,8 316,6 369,6 375,7 383,4 377,1

. . .

ESPAGNE.

11

33,7 25,6 18,0 15,3 14,0 13,2 18,0

t,

11

55, 11

ÉTATS-UNIS

d'Amie igue. tonnes. 1.638,6 1.928,8 1.606,3 1.276,9 1.276,7 1.163,3 1.019,5 1.100,0 1.045,8 986,8 1.182,0 1.853,1

(") D'après M. Von Lincilieim, Kohle unci Eisen int Wellitandel. Vienne, 1877.

II. - Historique.

L'étymologie arabe du mot, Almaclen (la mine) pourrait

faire croire que la découverte des mines de mercure de

cette région n'est pas antérieure à la domination des Maures en Espagne. Mais la tradition leur attribue une origine beaucoup plus ancienne et fait remonter jusqu'aux Phé-

niciens leur première exploitation. Il est dans tous les cas certain que les Romains les connaissaient. Théophraste (522 avant. J. .C.) affirme qu'on employait et tenait en grande estime le cinabre dur et de grain fin qui venait d'Espagne, et Pline raconte que ce cinabre provenait du pays appelé Sizaponensis. D'autres historiens naturalistes et géographes assurent qu'entre toutes les mines de cinabre connues des anciens, la plus fameuse était celle du pays Sizaponensis ( Almaden), appréciée au plus haut point pour la pureté

de son cinabre, et unique à ce peint de vue dans tout l'empire romain. On sait qu'on transportait d'Almaden à Borne le cinabre ou pierre-métal dans des caisses parfaitement conditionnées, et qu'à chaque voyage on en chargeait ainsi io.000 livres.

0 n ignore, à la vérité, quel était exactement l'usage de ce minerai, et l'on a tout lieu de croire que les applications devaient être moins nombreuses qu'elles ne le sont aujourd'hui. Il est certain toutefois qu'on le purifiait, par

une sorte de préparation mécanique, sans doute, et qu'il servait à la fois aux peintres, comme couleur, aux dames romaines, comme fard. Pline dit, toutefois, qu'on le brûlait et le lavait, ce qui semble indiquer qu'on en retirait le mercure. TO3IE Xiii, 878.

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