Annales des Mines (1877, série 7, volume 12) [Image 169]

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MÉTALLURGIE DU NICKEL.

MÉTALLURGIE DU NICKEL.

prouve que l'aigreur que présentait le nickel préparé jusqu'ici était due à ses impuretés. Je ne serais pas surpris qu'on eût recours, chez M. Chris.

toile, à un procédé qui consisterait à précipiter le nickel directement à l'état métallique au moyen de l'électricité. Postérieurement à ses essais de traitement par la voie humide, M. Christofle a imaginé un procédé mixte qui con-

siste à débarrasser le minerai, autant que possible, de l'oxyde de fer auquel il est mélangé, par des opérations empruntées à la voie humide, et à réduire ensuite le mi. ruerai purifié par la voie sèche. M. Garnier prétend que fon

n'arrive jamais à séparer le nickel du fer en attaquant le minerai cru ou calciné par les acides ; M. Christofie

firme le contraire. D'après lui, ces procédés de la

voie

Mixte seraient jusqu'ici la meilleure solution, car ils sont plus économiques que les procédés de la voie humide et ils donnent un nickel suffisamment exempt de fer pour être utilisable. Voici, en effet, une analyse de ce métal, qui est due à M. Riche

Fa... Cu. Si.

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.........

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98,00 1,60 o,5o 0,13 100,23

Telles sont les principales méthodes de traitement sur lesquelles je vais donner quelques détails succincts. § 2.

Réduction du silicate de nickel par le charbon.

M. Garnier a essayé de fabriquer directement le nickel métallique en réduisant le minerai dans un four à manche

sans arriver à la fusion. On obtient un magma que l'on pulvérise et d'où l'on sépare les grenailles de nickel par le lavage ou au moyen d'un électro-aimant. Les laitiers sont

trop riches en nickel pour pouvoir être jetés. Par cette

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raison, M. Garnier paraît avoir renoncé à ce procédé et

s'être décidé à fabriquer comme premier produit une

fonte de nickel. Fabrication de la fonte de nickel.

M. Garnier pulvérise

le minerai, le mélange à des fondants et à du poussier de charbon, lui ajoute quelquefois de l'oxyde de manganèse, agglomère le tout ensemble par du goudron et en fait, soit des morceaux de la grosseur d'une noix, qu'il calcine dans des creusets employés habituellement à la fusion de l'acier, soit des briquettes qu'il comprime et qu'il cuit, et qu'il charge ensuite dans un haut fourneau. Dans l'un et l'autre cas, la scorie contient des parcelles de nickel et il faut la pulvériser, séparer les grenailles métalliques au moyen d'un barreau aimanté et les refondre au creuset brasqué. La fonte obtenue par le procédé précédent contient toujours du fer, à moins que le minerai en soit exempt. On peut arriver de la manière suivante à obtenir une fonte de nickel exempte de fer, à la condition que le minerai contienne au moins 6 parties de nickel pour une de fer : on traite ce minerai dans des fours à cuve de 4 mètres de hauteur, dans lesquels on souffle de l'air froid faiblement comprimé; on emploie des fondants énergiques, tels que le spath fluor, le manganèse, le carbonate de soude, de façon à avoir des laitiers très-fusibles et cependant pas trop ferrugineux, pour qu'ils ne décarburent pas la fonte de nickel. Il faut éviter la présence du soufre dans le lit de fusion, car il pourrait décarburer la fonte de nickel en entraînant le carbone à l'état de sulfure de carbone. Le creuset doit avoir des dimensions restreintes, afin de pouvoir être porté à une très-haute température. Grâce à toutes

ces précautions, on arrive à réduire le silicate de nickel sans réduire l'oxyde de fer et à avoir une fonte de nickel exempte de fer, malléable, tenace et susceptible d'être Affinage de la fonte de nickel.

Pour décarburer la fonte