Annales des Mines (1877, série 7, volume 11) [Image 71]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

I22

EN GRANDEBRETAGNE.

EXPLOSIONS DE CHAEDIERES A VAPEUR

d'inspecter périodiquement les chaudières; la commission pense que les associations de ce genre rendent des services et pré-

Déposition de M. BURROWS.

M. J. Boums, ingénieur, connaît les détails de diverses explosions causées par l'abaissement excessif du niveau de l'eau, ou par des dilatations inégales dues à un feu trop actif, explosions qu'une inspection n'aurait pas prévenues. Il estime néanmoins qu'une inspection pourrait être utile, mais il est opposé à toute immixtion du gouvernement. Dépositions de MM. J. FIELD, G. Howrox , J. DELL et J. LAMBERT.

M. J. Field pense que les explosions proviennent le plus souvent de la négligence des chauffeurs.

M. Horion, ingénieur-mécanicien, est opposé au principe de l'inspection. M. John Dell, mécanicien, en est au contraire partisan. Il a souvent des difficultés pour alimenter ses chaudières à cause de l'obstruction des pompes par des détritus divers. M. Lambert, mécanicien, n'est pas satisfait de la chaudière qu'il a à conduire ; il ne la considère pas comme sûre à la pression de 3 kil., à laquelle il est souvent obligé de marcher. Aussi est-il partisan du principe de l'inspection et voudrait-il voir un agent du gouvernement prescrire à son patron de changer sa chaudière ou de ne s'en servir qu'à une pression réduite.

Après avoir entendu toutes ces dépositions et en avoir délibéré, la commission est arrivée à la conclusion suivante : qu'il n'y avait

pas lieu d'établir aucun système d'inspection obligatoire

123

des

chaudières, malgré l'avis d'un grand nombre des personnes consultées. La commission paraît douter de l'efficacité de l'inspection et craint qu'en pratique elle ne donne lieu à bien des difficultés. On

remarquera l'aversion presque générale pour l'inspection par des agents du gouvernement. Voici du reste la traduction de ses conclusions. (Le S 1 indique les dates des séances.) 2. L'enquête à. laquelle la commission s'est livrée a produit des résultats importants. Les personnes consultées sont d'accord, en général, sur les causes des explosions, mais diffèrent beaucoup sur les moyens de les prévenir. 5. L'attention de la commission a été particulièrement appelée sur l'existence de plusieurs associations libres formées dans le but

viennent des explosions.

Li. On réduirait encore ce nombre en étendant la sphère d'action de ces associations, mais la commission pense qu'on ne pour-

rait atteindre ce dernier résultat qu'en rendant l'inspection obligatoire.

La commission ne peut manquer d'insister sur ce fait, que les chaudières sont fréquemment établies dans les parties les plus fréquentées des villes, sous le pavé de passages encombrés, dans les étages inférieurs des maisons, et au milieu d'habitations serrées; Que ces chaudières sont souvent défectueuses de construction,

qu'elles sont fréquemment établies de telle sorte qu'on ne peut les visiter sans les déplacer, qu'elles ne sont pas toujours munies des indicateurs de niveau et autres appareils de sûreté convenables, que les soupapes peuvent souvent être chargées par toute personne s'approchant de la chaudière, et qu'elles sont confiées trop souvent à des hommes ignorants de presque tout ce qui concerne une chaudière à vapeur.

Le devoir de celui qui emploie des chaudières est de faire tout son possible pour se procurer d'abord des chaudières sûres; de les munir de tous les accessoires nécessaires, de les confier à un homme ayant les connaissances convenables et de conduite régulière, de ne pas faire dépasser la pression normale, de les faire visiter de temps en temps et de les avoir toujours en bon état. Des témoignages recueillis il ressort qu'il y a au moins dans le Royaume-Uni 100.000 chaudières [sans compter celles des loco-

motives, des bateaux et des habitations particulières (cuisines et serres)]; que ces chaudières ne se trouvent pas seulement dans

les usines et manufactures, mais qu'on en emploie un grand nombre dans les campagnes et au cur des grandes villes. Autant que la commission a pu le savoir, il y aurait par an en moyenne so explosions, faisant 75 victimes, sans parler des blessés en grand nombre. m. Presque toutes ces explosions sont le résultat de négligence, soit primitivement dans la construction, soit dans la conduite, soit

enfin manque de réparations, montage défectueux, absence des appareils de sûreté nécessaires.

11. La commission a examiné avec beaucoup de soin les diverses propositions qui ont été faites pour l'inspection périodique de toutes les chaudières. Elle n'est cependant pas disposée à re-