Annales des Mines (1876, série 7, volume 10) [Image 232]

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près Magny, pèsent en général de 1./(00 à 1.700 kilog. et portent de ho à go kilog. Les tuffeaux de la Touraine et des départements voisins pèsent seulement de 1.250 à ..hoo kilog. et portent de 30 à. 8. kilog.

La pierre blanche à sphérulites d'Angoulême, de la Charente et de la Dordogne, pèse de i..800 à 2.000 kilog. et porte de 65 à Io kilog, Les calcaires tertiaires de l'Aquitaine présentent d'aussi grandes variations que ceux du bassin de Paris ; les bancs tendres descendent jusqu'au poids de 1.400 kilog. et jusqu'à la force portante de 20 kilog. Enfin, parmi les mollasses du bassin du Rhône et de l'Hérault,

les plus serrées figurent en tête des pierres demi-dures, mais celles de Saint-Paul-Trois-Châteaux et de Fontvieille près d'Arles,

qui sont les plus employées, restent comprises entre L600 à

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d'altération, suffisant pour qu'ils prennent mal le poli, s'élève jusqu'à 900 kilog.

Les granites à grands cristaux dans lesquels le feldspath est en partie décomposé, comme à Pensol (Haute-Vienne ) et à Liagonfle (Pyrénées-Orientales), ne portent plus que hoo à 600 kilog. Pour les roches volcaniques, il existe une relation évidente entre le poids et la résistance. Les trachytes du Cantal et de la HauteLoire pèsent de 2. i.80 à 2.600 kilog. et portent de 36. à 950 kilog.

Les laves, comme celles de Volvic et d'Agde, pèsent de 2.000 à e.i8o kilog. et portent de 300 à 500 kilog. Enfin, M. Mich ele t a encore éprouvé quelques porphyres et autres roches assez rares, mais présentant des résistances exceptionnelles : le basalte d'Estelle ( Puy-de-Dôme) porte 1.880 kilog., le jaspe-brèche de Saint-Gervais (Haute-Savoie) 1.8à0 kilog., le

1.800 kilog. pour le poids métrique et entre 60 et go kilog. pour la force portante. Les grès présentent de moins nombreuses variétés que les calcaires; les plus exploités sont ceux des Vosges, qui appartiennent en majorité à l'étage inférieur du trias (grès bigarré) et sont en général à grains fins; les grès vosgiens et grès rouges sont plus grossiers. Le poids des grès durs varie de 2.100 à 2.500 kilog., et leur résistance de 350 à 780 kilog.; les grès demi-durs et tendres pèsent de 1.900 à 2.100 kilog. et portent de 80 à 3oo kilog. Les roches granitiques soumises à l'expérience provenaient en très-grande partie de la Bretagne, du Cotentin, des Vosges et du Plateau central de la France. Leur poids varie dans les limites restreintes de 2.600 à 2.800 kilog. et ne fournit aucune indication sur leur résistance à l'écrasement, qui paraît également indépendante de la nature et de la proportion des éléments constitutifs de la roche. La résistance à l'écrasement est au contraire en rapport avec la dimension de ces éléments, surtout avec leur état de parfaite conservation ou de Plus ou moins grande altération. Parmi les granites-marbres susceptibles de poli et difficiles à tailler, les leptynites et les granites communs, a grains moyens et réguliers, portent de 1.000 à /.500 kilog. Les roches à gros éléments, telles que les granites porphyroïdes de Brest et de Cherbourg et les syénites des Vosges, portent de 7oo à 1.000 kilog. De même, parmi les granites-pierres plus ou moins altérés et dont la

schiste ardoisier de Villepail (Mayenne) 1.400 kilog., et le por-

taille est assez facile, ceux du Dorat (Haute-Vienne), d'Ussel (Corrèze) et autres, à grains fins, portent en général de 600 à 800 kilog.;

tdiitairdees.Deeosnpenséuees. comparatives ont permis d'apprécier la quan-

la résistance de ceux qui ne présentent qu'un commencement

Le tableau suivant montre que cette quantité est ordinairement

phyre vert de Ternuay (Haute-Saône) i.36o kilog.

Uésistalice des roches imbibées à l'écrasement. Les carrières souterraines de craie des environs de Paris, qu'on exploite soit pour la fabrication du blanc d'Espagne, soit pour celle de la chaux, en laissant des piliers de soutien régulièrement espacés, sont exposées à s'écrouler par des effondrements subits que nul indice bien significatif ne fait prévoir. La dernière ruine est arrivée aux Moulineaux, commune d'Issy, dans la nuit du

bo au 31 mars 1876, après une inondation partielle des travaux causée par une grande crue de la Seine; elle s'est étendue à l'intérieur sur un hectare et demi environ, et aurait certainement fait de nombreuses victimes si elle était survenue durant le jour.

A la suite de cet accident, M. Tour n ai re , ingénieur en chef des mines, a fait, avec le concours de M. Miche lot, ingénieur en chef des ponts et chaussées, des expériences sur la résistance à l'écrasement de la craie à divers états de dessiccation ou d'humidité. Les échantillons servant à faire ces expériences étaient des cubes d'un décimètre de côté. Les uns étaient complètement desséchés dans une étuve où la température dépassait de beauconp 100°, sans atteindre jamais le rouge; d'autres étaient empiétement humectés ; d'autres, enfin, laissés plus ou moins longtemps à l'air, se trouvaient dans des conditions intermé-