Annales des Mines (1876, série 7, volume 10) [Image 229]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

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continuité de la série sédimentaire

GÉOLOGIE PHYSIOGRAPWIQUE. 445 moyenne que la entei'te de l'accroissement de température serait

de i° pour 7,56. Il est à remarquer que les eaux souterraines

Dans de récentes publications. M. Jules M arc o u (i) et M. De1 a fon taine (2) ont appelé l'attention sur les couches qui,'dans l'Amérique du Nord, constituent le groupe dit des Lignites ou du Fort-Union, au sujet des difficultés que l'on éprouve lorsqu'on veut tracer des limites nettes entre deux terrains successifs. On sait qu'en Europe, si les limites des terrains deviennent de moins en moins tranchées à mesure que les connaissances géologiques vont en augmentant, celle qui sépare l'époque crétacée de l'époque tertiaire est, du moins, d'une grande netteté. Or, les couches de l'Amérique du Nord, citées plus haut, offrent précisément un passage graduel de l'époque crétacée à l'époque tertiaire. Aussi les appelle-t-on quelquefois couches de transition, couches du crétacéo-tertiaire. On y trouve, en effet, suivant l'expression de M. Cope (5), une flore tertiaire associée à une faune crétacée. De plus, dans ces dépôts, en allant de bas en haut, on passe, par des transitions insensibles, d'une faune de mollusques crétacés nettement marine à une faune de mollusques d'eau saumâtre, puis

correspondant à l'augmentation de température de 1", se réduit

d'eau douce. Il devient véritablement impossible de tracer une ligne

à

de démarcation entre le crétacé et le tertiaire.

M. Jules M arcou conclut de ces faits qu'il faut attribuer plus d'importance en géologie aux caractères stratigraphiques qu'aux caractères paléontologiques et que les paléontologistes ont souvent exagéré beaucoup, en supposant une absence complète de

provinces zoologiques et botaniques pendant les temps géologiques. C'est surtout en comparant les terrains sur divers points du globe qu'on peut apprécier combien leur délimitation offre de difficultés, et, dans certaines régions, ils présentent même quelquefois des passages insensibles.

Augmentation ALGÉRIE.

température dans l'intérieur du globe

Les nombreux sondages faits, en Algérie, ont permis

à M. Ludovic Ville (A) de réunir beaucoup d'observations sur l'accroissement de la température avec la profondeur (5). Dans le grand sondage à l'ouest du Sebkha d'Oran, on a trouvé qu'a la profondeur de 578 mètres, la température s'élevait à !19°,70,

Explication d'une seconde édition de la carte géologique de la terre, 1875. Revue suisse, 1876.

Review of the verlebrata of the crelaceous period round west of the Washington, 1874. Notice sur les puits arlésiens des provinces d'Alger, d'Oran el de Coustantine..1876. Revue de yéoloyie, XIII, 6.

fournies par ce sondage sont très-salées, de façon qu'il pourrait y avoir des sources thermales dans le voisinage du trou de sonde. Dans le Sahara, M. Ludovic Ville a constaté que la température n'augmente pas d'une manière régulière avec la profondeur;

en moyenne, on a urne température de 24" à la profondeur de 60 mètres.

Dans le Hodna, la température est seulement de 22°,2 à la profondeur de 93,8; cette diminution dans la température souterraine doit être :attribuée à l'augmentation de la latitude et en outre à ce que l'altitude de la région est supérieure à celle du

ahara. Dans le FIodna l'accroissement de i° a été obtenu pour

des profondeurs variant de 3 mètres à 6647, ce qui ferait en moyenne, d'après M. Ludovic Ville, un accroissement de r" pour une augmentation de profondeur de 23 mètres. Dans le Sahara, vers la latitude de l'Oued Rhir, la profondeur,

17',55; par conséquent elle tend à diminuer vers le Sud,

c'est-à-dire avec la latitude.

Températures sous-suartnea. M. Joseph P r estw ic h (i), d'après les observations faites depuis 17119, a étudié la distribution de la chaleur dans les régions sous-marines. Voici quelles sont les principales conclusions qu'il a déduites de l'ensemble des observations faites jusqu'à ce jour. Une couche d'eau de i°,67 s'étend au fond des mers, de l'Océan Arctique à l'Océan Antarctique. La température basse et uniforme de cette couche, indépendante des lignes isothermes de la surface, montre qu'elle n'est pas due à des circonstances locales ; elle a visiblement pour cause les Influences polaires. Considérons d'abord l'Atlantique. Dans l'Atlantique Nord les

deux canaux à travers lesquels les couches marines profondes des eaux froides du pôle se dirigent vers le Sud, sont la baie de Baffin et la mer qui avoisine la côte Est du Groënland. Au contraire, les couches peu profondes, à l'Ouest du Spitzberg et entre l'Islande et la Norwége, sont occupées par des eaux chaudes allant des régions équatoriales vers le pôle. Dans les régions équatoriales de l'Atlan,iclue les parties profondes sont occupées par les eaux polaires (I) Philosophical transactions of the royal Society, vol. 165, p. O. (Extrait par 14.8onnier.) TOME X, 1876. 30