Annales des Mines (1876, série 7, volume 10) [Image 122]

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LOCOMOTIVE A ADHÉRENCE TOTALE

viers oscillants, il a pensé qu'il fallait attaquer le problème par le centre des essieux dans l'axe longitudinal de la machine ; c'est ce qu'il a fait effectivement dans la machine soumise aux essais. Il s'agit alors de résoudre un problème tout différent : celui de l'accouplement de deux essieux convergents au moyen d'une bielle unique et sans points

morts. Nous verrons tout à l'heure jusqu'à quel point M. Rarchaert a été précédé. dans cette voie par d'autres inventeurs. En terminant cette revue historique, je dois faire remarquer que je n'ai pas à m'occuper des systèmes convergents. à deux trains qui, avec une chaudière unique, admettent des cylindres spéciaux portés par chacun de ces trains, Ces systèmes sont étrangers à la question qui nous occupe, Ils offrent d'ailleurs des inconvénients particuliers pour la disposition des tuyaux de prise de Vapeur et d'échappe-

ment, et vraisemblablement aussi par le mouvement (le lacet que doivent prendre les trains indépendants sous l'influence des réactions d'inertie de l'attirail des pistons.

CHAPITRE H.

Essais d'accouplement par une bielle centrale unique. Description des dispositions essentielles de la machine Rarchaert.

Ainsi que je le disais en terminant le chapitre précédent, M. Rarchaert a cherché a réaliser l'accouplement des

deux trucks ou trains de sa machine, au moyen d'une bielle unique agissant sur les milieux des essieux voisins des deux trucks. Le point délicat à résoudre était le passage ou plutôt la suppression des points morts. Disons tout de suite que la machine de M. Roy, conçue

ET A ESSIEUX CONVERGENTS DE M. RARCHAERT.

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dans le même but et qui a fonctionné sur la rampe de la Joliette à Marseille, n'a pas fait faire un pas à la question, et peut-être n'est-il pas inutile d'ajouter quelques mots pour bien faire comprendre comment les causes de son insuccès ne reparaissent pas dans la machine Rarchaert. La machine Boy avait quatre essieux ; les deux essieux du milieu AB et CD (Pl. IV, fig. 5) étaient parallèles et accouplés à la manière ordinaire ; ils recevaient le travail des cylindres. Les deux essieux extrêmes mn et pq,, à boîtes radiales et libres de converger, étaient conjugués, chacun avec l'essieu voisin, au moyen de bielles centrales 1 et /f; or quand on veut transmettre, au moyen d'une bielle unique, le mouvement d'un essieu AB à un seul autre essieu mn, il se présente nécessairement des points morts, lorsque les coudes des essieux sont horizontaux ; ceci est trop élémentaire pour que j'y insiste ; mais je montrerai tout à l'heure

que si la bielle 1, supposée entièrement rigide, avait été chargée de transmettre le mouvement de AB à la fois à mn et à un deuxième essieu placé symétriquement de l'autre côté (à gauche de la figure) de l'axe AB, il n'y aurait plus eu de points morts. Ce n'était pas le cas de la machine de

M. Roy, qui souvent refusait de démarrer et ne s'y décidait que violentée par les impulsions d'une autre machine qu'il fallait appeler 'a son secours.

Le système d'accouplement par une bielle centrale unique paraît, d'après M. Couche, avoir été indiqué pour la première fois par les ingénieurs de l'usine Maffeï dans les études provoquées par le concours du Semmering. Il s'agissait, dit M. Couche, d'utiliser l'adhérence de l'avant-train d'une machine américaine ; soient (Pl. IV, fig. 6) A et B les deux essieux qu'on voulait accoupler; un faux essieu C était

installé sur le bâti de la machine et à égale distance des essieux A et B. Les milieux des trois essieux A, B et C restaient sensiblement à des distances constantes. Le faux essieu C recevait le mouvement de deux manivelles à angle