Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 352]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

L'action énergique de la magnésie sur le feldspath explique aussi le rôle important que joue cette base dans la décomposition des minéraux et spécialement dans les phénomènes de pseudomorphisme (i).

Efflorescences de sulfates de soude et de Magnésie. Des efflorescences de sulfates s'observent assez fréquemment en

Algérie; ainsi, M. L. Ville a analysé un sulfate de soude des marnes vertes de l'Oued Malah, et M. R e no u un sulfate de magnésie du lit desséché de la Mina (2).

sant; on peut se demander toutefois si cela tient à sa cristallisation ou bien à une pression qui aurait été exercée sur le verre par la vapeur d'eau contenue dans les vacuoles? De plus, faisant bouil-

lir le fulgurite avec une dissolution très-concentrée de potasse, M. H ar tin g a trouvé que la proportion de silice dissoute, était la même que pour le sable encaissant. Il semblerait donc que dans un fulgurite, la silice n'est pas à l'état amorphe, d'une densité de 2,2, et qu'elle n'est pas complètement soluble dans la potasse, comme celle qui a été obtenue par M. Charles Sain te-ClaireD e v ille en fondant du quartz. L'analyse du fulgurite d'Elspeet a été faite par M. va n der Star dans le laboratoire de M. J. van Ke r c k h o f f

Métamorphisme de contact ou spécial. A1003

Fulgurite. Dans l'été de 1872, la foudre tombant à Elspeet, dans la Veluwe, sur un champ de blé, le couchait par terre, sur une circonférence de 50 mètres, vers le centre de laquelle on apercevait 2, trous de om,o3 à &",o4 de diamètre, dans la continuation desquels se trouvaient des fulgurites traversant le sable diluvien sur plus de l'u,5 et se ramifiant dans la profondeur. D'après M. P. H ar ting (5),

ces fulgurites présentaient des tubes vitrifiés, ayant une forme scoriacée, rugueuse, très-irrégulière. A l'extérieur de ces tubes, il y avait des grains de sable et des parties charbonneuses, provenant

sans doute du terreau de la terre végétale. A l'intérieur, la substance vitrifiée est blanche, mais devient souvent noir brunâtre, ce qui doit être attribué à du goudron, résultant de l'action exercée sur le terreau par la chaleur de la foudre. Au microscope, M. Il a rti n g a constaté que la surface émaillée de l'intérieur des tubes est saupoudrée de points blancs, anguleux, qui sont des éclats de la masse vitrifiée. De plus elle présente une multitude de vacuoles, dont le diamètre est généralement compris entre 0,01

et 0,5 millimètres, qui ont été produites par la vapeur d'eau dans certains endroits cette dernière a même formé comme des cratères d'explosions microscopiques, qui, en crevant, ont projeté

les petits éclats blancs qu'on trouve incrustés dans la surface A l'aide du microscope, muni de s nicols, M. Har ti n g a constaté que la silice du fulgurite cl'Elspeet jouit du pouvoir polariVoir Revue de géologie, XI, 203, 204.

A. Papier: Catalogue minéralogique algérien.

Notice sur un cas de formation de fulguriles dans le sol de la Née, lande. Amsterdam, ig74.

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MODIFICATIONS DES ROCHES.

90,2

0,:.)

1

Fe203

Ca0

91g0

KO

Na0

lita tière insoluble dans CHI

0,7

0,1.

0.5

0,5

0,6

0,9

Matière charbonneuse Somme.

et perle. 5,6

100

Bien que le sable contienne habituellement de petites quantités d'alcalis, on peut penser que ces alcalis et les autres bases qui les accompagnent, proviennent du terreau et ont été entraînés par la foudre avec les matières charbonneuses. Comme ces bases sont à la proportion de quelques centièmes, on conçoit d'ailleurs qu'elles aient facilité la fusion du quartz et par suite la formation même du fulgurite. Résumant les principaux faits connus, particulièrement ceux

qui résultent des études de Fie dl er, M. Har ting observe que les fulgurites forment des tubes dont le diamètre varie ordinairement de 2 à 25 millimètres ; accidentellement il peut atteindre ho millimètres. Le tube principal reste à peu près le même jusqu'aux rameaux latéraux qui se terminent en pointes effilées. La couleur des tubes varie avec le sable dans lequel ils se trouvent ; elle est ordinairement noirâtre vers la partie supérieure, près de la terre végétale. Comme Watt l'avait déjà indiqué, les fulgurites doivent leur forme tubulaire à la vapeur d'eau dont l'abondance ou les variations dans la force expansive doivent produire les inégalités de diamètre ; niais le diamètre de la foudre elle-même n'est qu'une petite fraction du tube qu'elle engendre parle dégagement de vapeur résultant de la volatilisation de l'eau qui imprègne le sol foudroyé. On a trouvé des fulgurites qui descendent jusqu'à plus de ii Mètres de profondeur. En outre les fulgurites ne s'observent pas spécialement au sommet des collines de sables, mais plutôt dans les petites vallées qui les séparent. Fi edler a pensé que cela doit être attribué à l'eau