Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 333]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

GÉOLOGIE GÉOGRAPHIQUE.

a été primitivement de la cendre volcanique qui, se durcissant avec le temps, s'est ensuite métamorphosée en une roche compacte et cristalline. Du reste, la diabase se rencontre principalement dans l'intérieur de fisfjord, dans l'Hinloopenstrait et au Storfjord; mais elle n'est pas en relation avec les couches redressées de la côte occidentale du Spitzberg. VIL Terrain crétacé. - La découverte de ce terrain date seulement de 1872 et elle est encore due à M. Nordensk 161d qui, au cap Staratschin, sur la rive méridionale de l'embouchure de l'Isfjord, a rencontré un grès contenant des végétaux fossiles dont

Greenharbour et, pendant l'expédition de .868, M. No r densk i 61d rencontra au cap Staratschin un schiste bitumineux noir, avec des végétaux d'une exquise conservation dont le nombre s'élève au chiffre considérable de 113 espèces (.). Parmi les plus importantes, on peut mentionner Taxodium distichum miocenurn, Libocedrus, Sequoïa Nordenskibldii, S. brevifolia, ..i espèces de Pinus, Taxites, Torellia, Ephedrites, Phragmites, Poacites (13 espèces), Cyperus, Carex (5 espèces), Acorus brachystachys, dont la tige est encore

le Sequoia Reichembachi, G e in, sp. est le plus commun. Les plantes de ce gisement ont été décrites par M. Heer (.), qui cite les espèces

Nympluea, Paliurus, Rhamnus, Sorbus, Gratcegus, Rubus, Prunus, etc. Ajoutons 23 insectes, dont 20 coléoptères. En 1873, M. Nor densk 61 d recueillit une grande quantité de plantes fossiles au cap Heer, et découvrit, en outre, au cap Lyell et au glacier de Scott, à l'entrée de Bellsound, le gîte fossilifère le plus remarquable de tous ceux qui ont été exploités jusqu'ici. Il rencontra, en effet, une argile grise avec des empreintes végétales admirablement bien conservées, dans lesquelles les nervures des feuilles se détachaient en noir sur la masse argileuse. Ces plantes ont été décrites par M. IIeer dans un ouvrage qui n'est pas encore publié, mais il en donne la liste dans le troisième volume de sa Flora fossilis arnica. Les types les plus communs sont : Sequoia Langsdorfii, B rgn. sp. et Acer arcticum. Nous mentionnerons, parmi les genres qui n'avaient pas encore été trouvés jusqu'alors au Spitzberg : Glyptostrobus, Carpinus, Ulmus et Grevia. On

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suivantes : Asplenium Johnstrupi , Il eer ; A. Bogeanum, H eer ;

Sphenopteris hyperborea, 11r.; Thinnfeldia arctica, H r.; Sclerophylina cretosa, Sc hk.; Equisetum sp., Phyllocladites rotundifolius, Ilr.; Araucarites Nordenskibldii, tir.; Sequoia Reichenbachi, Gein,

sp.; S. rigida, Hr.; S. fastigiata, S ter n b.; Pinus Peterseni, lir.; Pinus Quenstedti, Ur.; P. Staratschini, "Ir.; P. sp. Hypoglossodiurn antiquum, Hr. VIII. Terrain miocène. - La présence du terrain miocène au Spitzberg offre un très-grand intérêt, car elle permet de constater qu'un climat subtropical ou méditerranéen, si différent du climat actuel, a régné dans les régions polaires à une époque géologique rapprochée de la nôtre. Les dépôts miocènes -se rencontrent à Kingsbay, et sur plusieurs points de l'Isfjord et de Bellsound. Les couches de combustibles du Spitzberg paraissent appartenir pour la plupart à ce terrain, qui se compose du reste de conglomérats, de grès, de schistes et d'argiles, avec des empreintes végétales d'une conservation parfois remarquable. M. No rdenski 61d fut le premier qui les découvrit en .858 au mont des Charbons (Kolfjellet) Bellsound, d'où il rapporta neuf espèces qui ont ensuite été décrites par M. Heer, et parmi lesquelles nous signalerons le Taxodium distichum miocenum, H r. On trouvera cette description dans le premier volume de la Flora fossilis arctica du savant botaniste suisse. Les gisements de combustibles de Kingsbay furent explorés par

MM. Blomstrand et Nordenskiülden186. eten .868. M. neer signale treize espèces de cette baie, parmi lesquelles l'Equisetum arcticum, lir. est la plus commune. M. Bloinstra n d trouva de même en 186 t des végétaux miocènes à Heersberg, en dedans de (1) Kreidellora der arlaisehen zone. hum, de l'Académie des sciences, XII, n°5, 1874.

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surmontée de son épi, Populus (3 espèces), Betula, Corylus, Quercus, Platanus, Andromeda, Fraxinus, Viburnum, Iledera, Cornus, Nyssa,

rencontre, en outre, dans la même argile, les types

Populus,

Alnus, Quercus, Corylus, Fagus, Platanus, Hedera, Cornus, Salix,

Nissa, etc. Bien que les couches miocènes du Spitzberg semblent former par-

fois à elles seules des montagnes entières, M. Norde n sk i 61d appelle l'attention sur ce fait, qu'elles constituent, en général, des dépôts totalement locaux, qui ont rempli les dépressions existant dans des formations plus anciennes. Il observe en outre qu'elles sont souvent plissées et totalement redressées, tandis que les couches des formations sous-jacentes peuvent n'avoir subi aucun dérangement. Il croit pouvoir attribuer ces plissements à des changements de température, et principalement à la congélation de l'eau qui s'est introduite dans les crevasses et a produit de la sorte des dila-

tations et des contractions. La faible importance de ces actions (I) Voir Eleer des sciences, VIII,

Die miocene Fiera und Faussa Spetzbergens ; Alént. de l'Acad. 7, et l'ouvrage du noème auteur Flore (oseille arclica, no 2.

TOUE VIII, 1875.

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