Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 296]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

hoff du gisement des blocs d'Ovifak apporte, il faut en convenir, de puissants arguments en faveur de l'opinion qui refuse à ces blocs une origine météorique. La liaison intime des masses de fer avec le dyke de basalte qui fait saillie sur la côte, l'alignement des blocs dans le prolongement du dyke, la présence, dans le basalte, de fer magnétique et de masses ellipsoïdales de fer natif, allongées dans le sens même du dyke, sont autant de raisons, suivant nous, de considérer le fer d'Ovifak comme intimement-lié au basalte. En faveur de cette manière de voir, on peut invoquer le fait rap-

pelé par M. Flight, de la découverte faite par M. le professeur An dr ews de fer natif en parcelles microscopiques dans le basalte

de Belfast et d'Antrim. Mais on doit à M. II amm elsb erg des considérations encore plus puissantes. On sait que les laves anciennes d'Islande et de Java sont formées d'augite et d'anorthite, comme la météorite de Juvenas. Les bombes des volcans éteints de l'Eifel sont constituées par du péridot, de l'augite, de la bronzite et du fer chromé, minéraux qui abondent tous dans les météorites. Cela étant, n'est-il pas naturel que le fer qui doit exister au centre de la terre, pour justifier la haute densité de notre planète, offre les mêmes caractères que celui des pierres tombées du

ciel, notamment la présence du nickel et du carbone, et n'est-il pas injuste d'invoquer, contre son origine terrestre, une similitude de composition en quelque sorte nécessaire ?

M. Daubrée a déjà fait remarquer que le Groënlancl, par l'abondance des roches doléritiques, paraît présenter à un haut degré les conditions propres à l'apparition au jour de niasses situées à de grandes profondeurs. Le même savant admet que le ba-

salte de cette contrée a pu subir, pendant son éruption, une action réductrice que rend d'ailleurs assez probable la présence, à ces latitudes, de couches abondantes de lignite. Enfin M. L awren ce Sm i th (1), dans un travail sur les caractères magnétiques de l'oxyde de fer, dérivé du fer natif météorique, annonce avoir acquis la conviction que les masses d'Ovifak sont d'origine terrestre. Relativement à la composition minéralogique des météorites, M. Stanislas Meunier (2) a fait observer, d'après diverses recherches, que la Troïlite ne serait pas un simple protosulfure dé fer, mais une variété de Pyrrhotine FeSs.

ROCHES MÉTALLIFÈRES.

M. D au brée (,) a examiné deux météorites provel'une à nant de deux chutes inédites qui ont eu lieu en France, FRANCE.

à Beuste illontlivaucl (Loir-et-Cher), le 2 2 juillet 1838, l'autre (Basses-Pyrénées) en mai 1859.

associé à La première de ces météorites est formée de péridot, magnétique avec fer nickelé et pyrite un minéral pyroxénique, (pyrrhotine) et appartient au type le plus répandu. La seconde, de couleur grise, traversée par des veines noires, ramifiées et anastomosées entre elles, ressemble à plusieurs autres provenant de chutes antérieures, en particulier aux météorites tombées également en 1859 à Mexico et dans les îles Philippines.

M. D aubr e (2) a également examiné une météorite VIDDIN. qui est tombée le 20 mai 1874, à Virba, près V iddin en Turquie. Il a reconnu qu'elle est formée des espèces minérales les plus habituelles et qu'elle appartient au groupe des sporadosidères et à la section des oligosidères. En outre M. D aubr é e (3) a examiné au microscope (Esune météorite provenant d'une chute qui a eu lieu à Roda pagne), en 1871. Il a reconnu que la substance prédominante, observée dans cette météorite, appartient vraisemblablement, non à l'hypersthène, mais à la bronzite. Par l'absence du fer natif, cette météorite vient se ranger dans la dernière des quatre grandes divisions sous lesquelles M. D au bré e a classé toutes les météorites, RODA.

c'est-à-dire dans les asidères. Toutefois, si on la compare aux types

voit que l'on connaissait jusqu'à présent dans cette classe, on qu'elle en diffère d'une manière très-notable. D'un autre côté la météorite de Roda se rapproche beaucoup de certaines roches terrestres, tant par son facies minéralogique que par sa nature chimique; comme le remarque M. Daub rée, elle établit donc un nouveau trait d'union entre les roches cosmiques et les roches qui appartiennent à notre globe. ATACAMA. Un fer trouvé dans le désert d'Atacama a été examiné par M. G. Ts c h er mak (à). Ce fer montre les dessins habituels des lamelles octaédriques de troïlite. On y trouve aussi de la schreiber-

Comptes rendus, LXXVI, 314. Comptes rendus, r.xxix, 276. Comptes rendus, 1574. Comptes rendus, LXXVIII, 763.

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Comptes rendus, LXX1X, 1509.

Jahresber. uber d. Fortschritte d. L'hernie, 1571, 1243.