Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 285]

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ROCHES.

REVUE DE GÉOLOGIE.

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pâte noire, semi-vitreuse, avec oligoclase, orthose,, augite et un peu de mica ainsi que de fer oxydulé. De même que nos volcans d'Auvergne, le cône de l'Elbrous repose du reste sur des roches granitiques qui ont été traversées par les laves trachytiques. Obsidienne. L'obsidienne du Mexique doit, d'après M. Zirk el (.3.), la propriété d'être chatoyante à une série de lamelles ovales, disposées parallèlement ; comme l'obsidienne, elles sont formées par un verre complètement amorphe, mais qui se montre rempli d'une multitude de corpuscules extrêmement petits.

Cendre ponceuse. Une pluie de cendres volcaniques est tombée, le 99 mars 1875, sur la côte occidentale de Norvé,ge et même en Suède jusqu'aux environs. de Stockholm. M. G iim b el (a) en a analysé deux échantillons : (I) de Tryssil, envoyé par M. le professeur

Théodore Kjerulf, (II) de Ilaga recueilli par M. Nord e nskjô ld. Tous deux consistent en une poussière fine, rude au toucher, ayant une couleur gris clair ou noirâtre. Les grains du premier échantillon mesurent â peu près 0m00,9 de longueur et omm,ot de largeur. Sous le microscope, ils présentent une multitude d'esquilles très-petites, aiguës, tranchantes et vitreuses. La plupart sont transparentes comme de l'eau, filamenteuses, et rappellent les esquilles de la ponce d'obsidienne des îles Lipari. Il y a aussi des débris tranchants, formés par un verre brun, coinpiétement amorphe et ressemblant à l'obsidienne. Au moyen du barreau aimanté, M. G Cira b el a extrait quelque.s centièmes de fer oxydulé et, à la lumière polarisée, il a reconnu de l'augite vert bouteille ou brun jaunâtre, du péridot? ainsi que du feldspath. Ces cendres volcaniques qui sont presque entièrement composées d'esq utiles

vitreuses, sans mélange de cristaux, offrent les caractères de la ponce de l'Hécla, et c'est d'ailleurs ce que confirme leur analyse: o

ô

o

o

o

n

g

71

69,50

11,63

D 68,70

11,66

1

10,03 7,50

I

2,50

0,31

2,60

0,6'1

0,50

2,80

0,24

1,52

3,49

4,25

o

0,29

0,28

100,26

0,35

0,67

99,17

567

D'autres savants,

notamment MU. Zi rk el , Daubrée et Kj eru f, ont également examiné ces cendres volcaniques tombées en Scandinavie. Leur chute a coïncidé avec une éruption de

l'Hécla ; malgré la distance considérable qui sépare les deux pays, elles ont donc été transportées par les courants supérieurs de l'atmosphère et elles proviennent visiblement de l'Islande. On sait que différentes théories ont été proposées pour expliquer la formation des cendres volcaniques. D'abord ces cendres peuvent résulter d'un frottement ou d'une pulvérisation de la lave solidifiée, lorsqu'elle est balancée dans la cheminée du cratère par un mouvement d'oscillation ascendant et descendant. Ménar d de la G roye les a attribuées à des éruptions de vapeur agissant sur la lave encore fluide. D'après la forme particulièrement aiguë et tranchante et d'après les caractères présentés pal' les cendres volcaniques tombées en Scandinavie, M. G ft m bel est porté à leur attribuer une origine analogue à celle des larmes bataviques; car elles ne montrent pas traces d'un frottement ou d'un écrasement; on n'y voit pas non plus des débris comme ceux que devrait donner la lave liquide, si elle avait été solidifiée par de la vapeur d'eau. M. Gümb el pense

donc qu'elles proviennent surtout de ce que la lave liquide s'est trouvée tout à coup en contact avec des corps relativement froids, tels que des filets d'eau ou bien simplement l'atmosphère, qui l'ont solidifiée brusquement, en lui faisant subir une trempe. Lorsque

l'état d'équilibre instable, qui s'est établi, vient ensuite à être détruit, la lave éclate et se brise en parcelles microscopiques; c'est du reste ce qui a été observé par M. Dam o ur (i) pour une obsidienne dont la composition ne diffère pas beaucoup des cendres volcaniques de l'Islande. De plus, les métallurgistes ont observé que, lorsqu'ils sont refroidis brusquement, les laitiers des hauts fourneaux se réduisent quelquefois en poussière microscopique, quand ils sont soumis à un mouvement rapide, au moment de leur solidification,

Liparite. WENNEBERG. La lave du Wenneberg, dans la région naturelle désignée sous le nom de Ries, forme un filon qui est enclavé dans le gneiss et qui mesure am,50 de puissance. Comme elle est dure, on l'emploie pour fabriquer des pavés, et on l'exploite jusqu'à une profondeur assez grande: d'après M. Herrn ann Fri ck hi ng e,r (9),

Avec acide titanique.

(I) Notes Jahrbuch, 1872, 1. (2) Das Attsland, 11 juin 1875.

Comptes rendus, XVIII. Wurzburger phys. med. Geselisch. VIII, et Nettes Jaht buch. 1871. 391 et 429.

TO31E VIII, 1875.

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