Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 282]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

ROCHES.

Or, en examinant au microscope les cavités contenues dans le

Au microscope, la pâte se résout en une matière amorphe, avec de petits cristaux de feldspath, contenant un nombre considérable de grains de fer oxydulé et aussi de la chlorite ou plutôt une terre verte. Les cristaux d'orthose, sont abondants et leur dimension petit

quartz de ces granites et en étudiant les bulles mobiles de ces cavités, on peut déterminer, jusqu'à un certain point, la pression sous laquelle la roche s'est formée ; or cette pression, d'après M. Cli ft on W ard, serait supérieure à celle qui aurait dû résulter du poids des terrains superposés. L'auteur en conclut que les granites n'ont pas été en relation directe avec des actions volcaniques qui, en donnant une libre issue aux matières épanchées, auraient fait disparaître l'excédant de pression, mais que cet excédant a été employé à soulever et à plisser les couches supérieures. HAnTz.

D'après M. L oss en (1), le filon granitique de la Bode,

dans le Ilartz, envoie dans le terrain encaissant des ramifications

dont la structure est tout à fait particulière ; on n'y voit plus la texture nettement cristalline, à éléments distincts, qui caractérise le granite. La roche prend l'aspect d'un porphyre, et cela d'autant plus qu'elle s'éloigne davantage du massif central. Les salbandes des ramifications sont plus compactes que le centre, et la roche de ces filons est divisée en parai lél ipipedes par deux systèmes d.e fentes,

les unes parallèles, les autres perpendiculaires aux salbandes. Des faits analogues ont, du reste, été observés depuis longtemps dans le Cornouailles et clans d'autres régions. L'auteur en conclut que le granite est une roche éruptive, et il émet l'opinion que le massif

granitique du Brocken est relié d'une manière continue à celui de Bamberg par une fente dans laquelle l'influence des parois a fait prendre à la roche la texture porphyrique. Toutefois ces résultats s'expliquent facilement sans admettre, comme M. L oss en,

que le granite ait fait éruption à l'état de fusion ignée ; et, en particulier, l'étude microscopique de cette roche, ainsi que les expériences de M. Tr es c a sur l'écoulement des solides parla pres-

sion, montrent bien que la plasticité du granite résulte plutôt de la pression que de la chaleur (2).

t centimètre. Il est très-rare qu'ils contiennent du fer oxydulé, d'où l'auteur infère que la cristallisation du feldspath a précédé celle de ce dernier minéral. Après avoir indiqué que le porphyre de Lambay traverse le terrain silurien et est recouvert par le vieux grès rouge, sans qu'il y ait altération de ce dernier. au contact, M. 11 ni1 émet l'avis que le calcaire carbonifère superposé au vieux grès rouge a dû fournir l'élément calcaire aux eaux d'infiltration et que ces dernières, après avoir traversé la couche de grès, sont venues déposer la calcite dans ses amandes. Une telle hypothèse est-elle nécessaire, lorsqu'on observe de la calcite, non-seulement dans les amandes, mais même dans la pâte de divers porphyres et de la plupart des mélaphyres, qu'ils soient ou non recouverts par des couches calcaires? Et la calcite n'est-elle pas originaire dans un grand nombre de roches éruptives?

dépasser

LUGANO. M. B. Studer (r) qui, dès l'année 1825, a fait avec Léopold de B u c h et Mousson les premières recherches suries porphyres classiques du lac de Lugano, vient de les soumettre à une nouvelle étude. Près de Maroggia, dans le tunnel du SaintGotthardt, on retrouve à la fois le porphyre rouge quartzifère (1) et le porphyre noir (11); comme ils ne sont aucunement altérés par l'action directe de l'atmosphère, M. B. S tu de r a pensé que cette circonstance était particulièrement favorable pour bien définir leurs caractères. Leur examen microscopique a été confié à M. le professeur Fischer, de Fribourg en Brisgau, et leur analyse chimique à M. de Fellenberg

Porphyre. M. HUll (5) a étudié au microscope la structure du porphyre feldspathique de Larnbay (friande). La pâte est d'un vert foncé et ses cristaux de feldspath seraient de Porthose d'un vert pâle. Parfois la roche devient vésiculaire et ses cavités sont remplies de calcite rose. LAMBAY.

56;1

II

Si02

Al208

Fe808

CaO

MgO

MnO

71,74 61,67

12,60 16,38

2.45 6,31

2,30 2,57

1,24

3,02

0,84 0,30

KO Na0 Perte au feu. 4,14 4,22

3,41

3,50

3,65

3,31

Somme.

102,22 101,43

Le porphyre noir diffère chim quement du porphyre rouge, par une proportion plus grande d'alumine, de fer et de magnésie; mais il a moins de silice. On peut remarquer d'ailleurs que la proportion des alcalis reste presque la même dans les deux porphyres.

Des analyses d'autres échantillons de ces roches, qui ont été Zeit. d. d. g. G., XXVI, 856. Revue de géologie, IV, 37. Geod. Mag., 1874, 419.

(t) Zeitschr. d. Deutschen geol. Gesellschaft, 1675.