Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 229]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

FORMATION c,orrrE.POR AINE

DE DIVERSES ESPÈCES MINÉRALES.

lambeaux minces et déchiquetés. 11 en est enfin qui ont complètement disparu, ne laissant que leur empreinte, au milieu des combinaisons sulfurées auxquelles elles ont

supposer l'abondance des chlorures solubles contenus dans les eaux ambiantes. Les médailles d'argent fournissent donc des documents particulièrement intéressants pour l'archéologie.

454

donné naissance. Ces différences très-grandes dans le mode d'altération paraissent correspondre, non-seulement à la na-' turc diverse des alliages, mais aussi aux situations variées que ces médailles occupaient dans l'espèce d'appareil électro-chimique auquel elles étaient soumises. Celles qui sont aujourd'hui empâtées dans la brèche à sulfures métalliques

ont été particulièrement attaquées, ainsi d'ailleurs que pouvait le faire supposer l'abondance des produits formés à leurs dépens. Nombre considérable de médailles de bronze et d' argen Au recensement des médailles empâtées dans la brèche. disséminées dans la boue du puisard, qui a été donné plus haut, il faut par conséquent en ajouter un très-grand

nombre d'autres, certainement au- delà d'un millier, qui étaient empâtées dans le conglomérat. Quoiqu'elles aient entièrement disparu, elles sont encore représentées par leurs empreintes ou par des encroûtements cristallisés en forme

de rognons ovoïdes et aplatis, qui se sont produits autour d'elles et qui ont élé signalés plus haut. Différence avec la conservation des médailles d'argent. Les médailles d'argent, celles même qui sont disséminées

dans la brèche à sulfures métalliques, n'ont pas été en général attaquées comme celles de bronze ; leur relief est encore très-reconnaissable, à moins, toutefois, qu'il ne soit accidentellement incrusté de sulfures produits par le bronze, dans leur voisinage. Cela explique comment l'argent, dont on connaît l'affinité pour le soufre, n'a pas été rencontré, à l'état de sulfure, parmi les combinaisons métalliques qui nous occupent. On ne l'y a pas non plus trouvé

à l'état de chlorure, comme aurait pu le faire d'abord

455

Cuprite formée à l'intérieur d'une tête de bronze. Des objets en bronze, autres que des médailles, ont été également soumis à des réactions ; de ce nombre est une tête en bronze doré, d'un beau style, qui a été trouvée à 4-,5o de profondeur, à proximité des escaliers des piscines, et près d'une niche en 'briques ayant 5 mètres de hauteur. La dorure de cette tête, qu'on peut attribuer à la déesse Darnona, a été appliquée sous forme d'une feuille d'or dont il reste encore des vestiges. Dans son intérieur, au milieu d'une masse effervescente formée de carbonate de chaux, on distingue beaucoup de petits cristaux rouges, dont les caractères sont ceux de la cuprite. A sa surface externe, la même tête offre une poudre noire qui donne les réactions du cuivre et de l'étain, et qui paraît résulter d'une oxydation. Cuprite, mélaconise et chrysocole dans un tuyau de bronze.

Dans un tuyau de bronze dont il sera question plus loin comme servant de raccordement avec les tuyaux de plomb,

on distingue, comme dans la tête de bronze, des cristaux octaédriques à poussière rouge brunâtre, donnant avec le borax la réaction du cuivre et consistant en cuprite. Ces cristaux sont associés à une matière noire pulvérulente, donnant les réactions de l'oxyde noir de cuivre, et paraissant une variété terreuse de mélaconise. Ces deux oxydes sont accompagnés d'une substance amorphe, verte, à cassure conchoïdale, translucide, fragile, à poussière blanc verdâtre, devenant noire à la flamme oxydante, donnant au chalumeau les réactions du cuivre avec un squelette de silice, et décomposable par l'acide chlorhydrique en laissant de la silice gélatineuse comme résidu; c'est donc de la clirysocole. TOME VIII

1875.

31