Annales des Mines (1875, série 7, volume 8) [Image 193]

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DES ROCHES ÉauPTiVES.

DIVERS MODES DE STRUCTURE

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CHAPITRE VIII.

nowski ( ) , que nous devons la première, description de porphyres de cette espèce ; il en a trouvé les éléments dans

STUUCTURE GRAIII1L1T I QUE.

les puissants filons de la Saxe (Altenberg, Beacha) que Naumann, MM. Cotta et Zirkel ont décrits sous les noms de Granit-Porphyr, Syenit-Porphyr.

A.

Micro-granulites.

Dans les micro-pegmatites, nous avons vu la silice en excès cristalliser simultanément avec le feldspath récent, par une sorte de prise en masse et de propagation étoilée, qui rappellent à l'esprit le développement des aiguilles de glace dans une eau bourbeuse ; si nous supposons un accroissement ou une prolongation des forces cristallines mises en jeu, les molécules de silice conserveront plus longtemps leur mobilité; chacune des petites palmes de quartz

tendra à se contracter, puis à se réunir aux voisines sous forme de petits cristaux bipyramidés, et l'on obtiendra ainsi le maximum d'individualisation des globules siliceux récents. Les lamelles de feldspath seront brisées et charriées çà, et là, quelquefois même fichées dans un cristal de quartz récent. Sous le microscope polarisant, la roche composée

de petits granules de quartz et de lamelles de feldspath très-diversement orientés, prendra l'apparence d'une mosaïque à couleurs variées ; telle est précisément la description qui s'applique à un grand nombre de porphyres (i), et, lorsque le grain augmente, à toute une série de roches réputées granitiques. La pâte englobant les sphérolites du porphyre représenté fig. 13, Pl. X, est une micro-granulite bien caractérisée. Les principales apparences de cette structure n'avaient

pas échappé aux auteurs allemands ; c'est à M. Bara(i) Les porphyres granitoïdes d'Urphé; les p. de Saint-Poignes, de Saint-Germain-Laval,, le p. rouge du pont de la Sovaglia, près Rovio, appartiennent à cette structure.

De même que pour les micro-pegmatites, l'aspect de la

pâte des micro-granulites ne permet pas à l' oeil nu de démêler leur Structure intime, et c'est ici le cas de faire remarquer que le nombre des porphyres dont la pâte se résout sous le microscope en un magma entièrement cris-

talisé, est beaucoup plus grand qu'on ne l'avait d'abord supposé ; il est curieux à ce point de vue de suivre les diverses opinions (2) qui ont eu cours dans la science, et de constater combien la notion de l'âge des éruptions aurait simplifié les discussions si elle avait été plus généralement admise. de Buch (Voyage en Norwége, 18o8) regarde la pâte

de tous les porphyres comme composée de très-petites parties individualisées de feldspath et de quartz. Griiner (5) sépare les porphyres granitoïdes, où la pâte est entièrement composée d'éléments cristallisés, des porphyres qui possèdent une pâte proprement dite. M. Delesse (4) considère qu'après séparation des cristaux isolés, il reste dans les porphyres un silicate indéterminé sans éléments minéralogiques individualisés. M. J. Roth (5) rattache les porphyres quartzifères aux granites et aux syénites ; il fait remarquer que quelques analyses semblent exiger la coexistence dans la pâte de Id., Inaugural dis(i) Ztsclift. d. d. geol. Gesells., 522, 18711. sertation, Leipsig, 1875. (2) Cs. Zirkel, Mik. Besch., t. c., p. 321, et Kalkowsky, l. c., 40. (5) Mémoire sur la nature des terrains de transition et des porphyres du département de la Loire, Annales des mines, 5 série, XIX, 53, L839.

(A) Bull. de la Soc. géol. de France, 2' série, VI, 629, 18119. (5) Gesteinanalysen, Berlin, iSGi, XXXII.