Annales des Mines (1875, série 7, volume 7) [Image 215]

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NÉCROLOGIE.

NÉCROLOGIE.

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en fait, l'École des maîtres-ouvriers mineurs d'Alais, instituée, en principe, par l'ordonnance cm u 2 2 septembre 1843,

Grand-Combe et le chemin de fer de la Méditerranée, et qui aura -une place dominante dans l'histoire de l'industrie

c'est au jeune et judicieux professeur de Saint-Étienne

nationale : j'ai désigné M. Paulin Talabot. Dans cette même année 1846, M. Talbot appelait GALLON à la direction des mines de la Grand-Combe, et Audibert au service de la compagnie du chemin de fer de Lyon à Avignon. Le grand ingénieur se connaissait en hommes. Un arrêté ministériel, du 9 juin 1846, autorisait M. GALLON, ingénieur des mines, directeur de l'École des maîtres-

qu'elle songea pour créer et diriger l'école nouvelle. Un arrêté ministériel, du 25 février 1845, chargea CALLoedes fonctions de directeur de l'École des maîtres-mineurs

c'était lui imposer une oeuvre difficile, une

vraie création.

Les détracteurs ne manquèrent pas à rceuvre projetée. « On ne fera que de faux ingénieurs, » disaient les uns « on découragera les bons ouvriers mineurs, » disaient les autres. GALLON eut le courage d'engager la lutte, et il réussit.

« L'École d'Alais est mon enfant, » disait-il volontiers. Trois ans lui avaient suffi pour la fonder, et pour donner à cet établissement d'instruction professionnelle la direction féconde qu'il suit encore avec succès. Appelé, le ig novembre 1848, à succéder à GALLON, dans

la direction de l'École d'Alais, que j'ai conservée pendant douze années, je suis compétent pour dire le bien qu'il y a fait : c'est mon droit, c'est aussi mon devoir; j'avais été proposé, à mon insu, par GALLON lui-même, pour être son successeur à Alais, et je suis fier de l'estime qu'il m'a témoignée en cette circonstance. Pendant les douze années que j'ai passées à Alais, j'ai suivi le sillon tracé par mon vaillant prédécesseur. L'École des maîtres-mineurs d'Alais est un succès avéré dans l'histoire de notre industrie minérale; la gloire en revient à GALLON.

La création et la direction de l'École des maîtres-mineurs ne suffisaient pas à son activité intelligente : l'industrie des mines tentait à la fois ses aptitudes et son savoir; un homme éminent, qui vivait alors à ses côtés, comprit la portée que l'industrie minérale de la France pourrait tirer de son concours. Cet homme, un des grands ingénieurs des temps modernes, c'est celui qui a créé la

mineurs d'Alais, à se charger, concurremment avec ses fonctions, de la direction des travaux des mines de la Grand-Combe.

Cette décision officielle, insérée aux Annales des mines,

et émanant d'un ministre libéral, à vues élevées, M. Dumon, fut un événement fécond dans la vie d'ingénieur de GALLON; elle fut le prélude des doubles fonctions qu'il a remplies jusqu'à sa mort, d'une façon si glorieuse pour le corps des mines, et si avantageuse pour notre industrie minérale.

Le 16 novembre 1848, une décision ministérielle, fixant la résidence de GALLON à Paris, l'attachait à l'École des mines, comme professeur suppléant du cours d'exploita-

tion et de machines ; et le 28 avril 1856, il était nourmé, professeur titulaire de ce cours, titre qu'il a conservé jusqu'à sa mort. C'est donc pendant vingt-sept années que GALLON a rempli les fonctions de professeur à l'École des mines de Paris. Concurremment à ces fonctions de professeur, et fort avan-

tageusement pour celles-ci, il remplissait celles d'ingénieur conseil ou directeur aux mines de la Grand-Combe, et à la régie d'Aubin, où il sut corriger par son habileté et sa prudence les dures conditions imposées à la compagnie

d'Orléans pour l'acquisition de cet établissement; il les remplit aussi pendant des périodes diverses, aux houillères de Marles, de Ronchamp, de la Loire, de Layon-et-Loire,