Annales des Mines (1875, série 7, volume 7) [Image 176]

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A FREYBERG.

TRAITEMENT MÉTALLURGIQUE DES MINERAIS

Les scories de cette fonte réductive tiennent 8 à io p. 1 oo de plomb et sont légèrement argentifères ; elles re-

passent aux opérations B, D ou F.

On obtient en outre un alliage de plomb et d'antimoine, très-arsenical, tenant 5 à io grammes d'argent aux i oo kilogrammes. Cet alliage passe à liquation, où il est débarrassé de la majeure partie du cuivre qu'il contient, et où il perd aussi une quantité notable d'arsenic. Mais c'est surtout dans une dernière opération, désignée à Freyberg sous le nom de Poltee, que l'arsenic est éliminé. Voici en quoi consiste ce travail:

L'alliage de plomb et d'antimoine est fondu dans une chaudière de pattinsonnage ;.on enlève les crasses qui se forment à la surface et l'on introduit dans le bain des tiges de bouleau suspendues à um, levier; Il se reproduit un vif dégagement de gaz, en tout semblable à une ébullition ; la surface en contact avec l'atmosphère est sans cesse renouvelée, et l'on active ainsi le départ de l'arsenic. L'antimoine, moins oxydable, se concentre clans l'alliage. L'opération dure environ 12 heures, pendant lesquelles on a soin de promener les tiges de bouleau dans toutes les parties de la chaudière et d'enlever les crasses. On ne saurait éliminer complètement l'arsenic, car l'an-

timoine lui-même s'oxyderait; on arrête le Polten lorsqu'une prise d'essai donne une cassure à grain très-fin et une surface polie et brillante. On coule alors le métal dans des moules en fonte. L'alliage ainsi obtenu contient en moyenne 1A. p. too d'antimoine, 1,5 p. ioo d'arsenic et 0,2 p. Io° de cuivre. Voici deux exemples de sa composition Antimoine. Étain. Arsenic.

9,9 1,8

0,3

16,1 p. 100 2,0 0,9

C'est un produit marchand. Parfois cependant. il subit la liquation, quand sa teneur en cuivre est trop élevée.

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11 me reste à dire quelques mots de .i'abstrich n i provenant du raffinage du plomb .d'tseuvre, et nous aurons passé

en revue les différents produits intermédiaires.

C'est un abstrich pulvérulent contenant environ 9 p. 100 d'étain, 6 p. ion d'arsenic et 6 p. ioo d'antimoine. L'étain qui se concentre dans ce produit paraît provenir des blendes noires de Freyberg ; on m'a même affirmé que

des analyses l'avaient pleinement démontré; mais il m'a été impossible de vérifier le fait.

On n'est pas encore bien fixé sur le traitement à faire suivre à cet abstrich. La difficulté consisterait à l'enrichir en étain, tout en éliminant l'antimoine et surtout l'arsenic, afin d'obtenir des produits commerciaux. ,On ne trouve que difficilement aujourd'hui l'écoulement des plombs

stanneux fabriqués à Freyberg , vu leur faible tenete en étain et leur impureté. L'abstrich est simplement fondu dans un four à réverbère

avec addition de menu coke, comme les abstrichs antimilieux, dans le but de l'appauvrir en plomb et surtout en argent ; on obtient un plomb d'ceuvre et un abstrich désargenté.

Ce dernier est réduit dans les fours de Stollberg, et le plomb stanneux qui en résulte est livré au commerce, après avoir subi la liquation, qui élimine le cuivre.

Nous avons terminé ce qui est relatif au travail du plomb d' oeuvre. Un fait qui est apparent tout d'abord, c'est le grand nombre des opérations et la grande quantité

des produits intermédiaires. Il résulte de la complexité des minerais ; il a pour conséquence des frais de traitement

élevés; en outre ces produits intermédiaires ne se traitent pas d'une manière continue, on est obligé d'attendre qu'ils se soient accumulés en quantité assez grande, et fon a là, en magasin, un capital complètement improductif.