Annales des Mines (1875, série 7, volume 7) [Image 170]

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L'extraction de l'argent du plomb d'oeuvre enrichi

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A FREYBERC.

TRAITEMENT MÉTALLURGIQUE DES MINERAIS

va

également nous présenter une particularité tenant cette fois

à la présence du bismuth. On n'arrive à l'argent d'éclair qu'a la suite de deux opérations : la première, la coupellation proprement dite (ibtreibearbeit), donne comme produit un alliage d'argent et de plomb tenant Go à 7o p. too d'argent, et dans lequel se concentre la presque totalité du bismuth contenu dans le plomb d'oeuvre. Dans une seconde opération (Das Guareiben der Bleileder tom Abtreiben), on termine sur une sole fraîche la coupellation de cet alliage triple d'argent, de plomb et de bismuth, et l'on va jusqu'à argent d'éclair. La raison de cette division dans le travail est la suivante le bismuth est moins oxydable que le plomb ; pendant la

formation des litharges, il se concentre dans le bain métallique. C'est au moment où il commence à s'oxyder. qu'on arrête la coupellation ; si on la continuait jusqu'à l'argent d'éclair, l'oxyde de bismuth se trouverait disséminé dans une grande quantité d'oxyde de plomb, la cou-

pelle déja saturée en absorberait peu ou point ; dans tous les cas on aurait des produits trop pauvres en bismuth pour qu'ils pussent directement passer à l'extraction de ce métal. En reprenant au contraire la coupellation sur une nouvelle sole, on obtient des fonds de coupelle et souvent des litharges suffisamment riches en bismuth pour pouvoir être immédiatement traités par voie humide. Coupellation proprement dite (Abtreibearbeit).

La méthode employée est la méthode par filage dans de grands fours allemands à chapeau mobile. La description de ces fours, complétée par des dessins

La seule modification consiste en ce que le bois n'est plus employé comme combustible. On lui a substitué, dans un but d'économie, des lignites de Bohême, et, comme conséquence, on a été conduit à souffler la chauffe, afin d'avoir une flamme plus claire et en tout cas très-oxydante. A l'économie de combustible ainsi réalisée correspond un assez grand inconvénient : l'ouvrier juge diffici-

lement de l'aspect du bain, et il doit surtout se guider sur la manière d'être des litharges pour régler la marche de l'opération.

La charge primitive de plomb d'ceuvre s'élève de 8,5 à 9 tonnes. La quantité de plomb filé est d'environ deux fois la charge primitive, et le poids des saumons traités en une seule opération atteint alors 25,5 à 27 tonnes.

Si nous passons en revue les différents produits qui prennent successivement naissance pendant la coupellation, nous trouvons en premier lieu des abzugs, composés pulvérulents, formés principalement des oxydes des métaux étrangers autres que le bismuth, qui subsistent encore dans le plomb riche, malgré trois affinages successifs, à savoir le ressuage, le raffinage proprement dit et l'écumage des chaudières de cristallisation. Viennent ensuite les. litharges, parmi lesquelles on distingue les variétés suivantes

Les litharges jaunes, tenant de 4o à Go grammes d'argent aux loo kilogrammes. Les litharges rouges avec une teneur en argent inférieure à 25 grammes aux ioo kilogrammes. Les conditions reconnues par l'expérience comme favorables à la forma-

tion des litharges rouges, sont : la pureté du plomb d'ceuvre, la lenteur du refroidissement, et aussi, dans le cas particulier de Freyberg, une pauvreté relative du

détaillés, a été donnée par M. Carnot ; il n'y a aujourd'hui rien de changé, ni quant à la forme, ni quant aux

plomb d' oeuvre en bismuth.

dimensions.

obtenues.

Les litharges bismuthifères ; ce sont les dernières