Annales des Mines (1874, série 7, volume 6) [Image 103]

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SUR M. DE BILLY.

EXTRAIT D'UNE NOTICE

jusque dans ses moindres détails et élaborée avec une admirable précision par M. de Billy, dent la mort inopinée vient de ravir soudainement à la Société un de ses membres à la fois les plus dévoués et les plus distingués. « Inflexible devant le devoir, travailleur infatigable dans le cabinet comme sur le champ de bataille, rien n'arrêtait l'ardeur de sa verte. vieillesse quand il s'agissait de la pratique du bien, de la recherche du mieux.

Lorsque la mort est venu le frapper, il se hâtait de revenir au milieu de nous, afin de vous présenter le rapport qu'il venait de faire pour cette réunion et qui va être mis entre vos mains.

Ce rapport aura été son dernier travail ; c'est comme son adieu à cette Société dont il avait pris l'oeuvre tant coeur, et à laquelle il a rendu et rendait chaque jour de si importants services. Aussi y laisse-t-il à la fois un souvenir qui ne s'effacera pas et un vide bien difficile à remplir. Cette place, où nous

aimions tant à le voir, place vide aujourd'hui, Messieurs, ne peut être contemplée sans douleur par ceux d'entre nous qui ont été en mesure de constater à quel point, en outre de tant d'autres mérites, M. de Billy savait allier l'abso-

lue rigidité des principes avec la parfaite douceur des formes. « Vous avez compris, Messieurs, le douloureux sentiment qui m'a entraîné dans cette digression ; vous vous y serez associés, et votre approbation rendra hommage au cher et

éminent collaborateur dont nous pleurons aujourd'hui la perte. » Édouard de Billy avait épousé, en 1831, la fille de M. le baron Pieyre, chef de division à la liste civile. Elle le pleure aujourd'hui,. après avoir été la noble et bien chère compa. gne de sa vie ; elle lui a donné deux fils qui portent dignement son nom : M. Alfred de Billy, inspecteur des finances, et M. Charles de Billy, auditeur à la Cour des comptes, et

une fille,

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mariée à M. le colonel Coste, l'un des officiers

distingués du corps du génie. La mère de M. de Billy appartenait à une honorable famille alsacienne : sa soeur avait épousé M. Brackenhoffer, dont l'ancienne famille a donné plusieurs de ses premiers magistrats à la ville libre de Strasbourg. Les liens sacrés de la famille et ses souvenirs d'enfance le rattachaient ainsi à l'Alsace, où il passa près de vingt-cinq années de sa vie de fonctionnaire. La perte de cette province lui causa une cruelle douleur, et il était profondément préoccupé du sort de ses malheureux concitoyens : aussi fut-il l'un des membres les plus dévoués de la Société de protection des Alsaciens-Lorrains, qu'il avait contribué à fonder en 187 Le corps de M. de Billy avait été ramené à Paris par ses fils. Son service funèbre a eu lieu, le mercredi 8 avril 1874,

dans le temple de la Rédemption, qui n'était pas assez ,

vaste pour contenir tous les amis qui avaient voulu venir lui adresser un dernier adieu.