Journal des Mines (1815, volume 38) [Image 209]

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DISTILLATION

qui constitue la principale difficulté de le traiter sans perte. 11 s'agit de recueillir, dans un espace

suffisant à leur développement, tous les produits volatils de la gangue, et de les diriger dans un endroit assez frais pour opérer leur conver-

sion en mercure. Mais comment disposer ce

local, destiné à la condensation de ces vapeurs, de manière à le maintenir constamment dans l'état de fraîcheur nécessaire ? Quelle composi-

tion , quelle forme à donner au canal par lequel elles doivent y arriver, pour qu'il ne s'en perde point au passage, vu qu'elles s'efforcent touj ours de s'ouvrir une issue ?Quelle précaution

à prendre au déluté, pour que celles non en-

core déposées ne s'échappent point ? Comment construire le fourneaa distillat oire de façon à pouvoir toujours maîtriser la chaleur, et la faire circuler par-tout au même degré d'intensité

De plus, le mercure est rarement pur dans sa gangue, indépendamment des autres substances plus fixes qui l'accompagnent toujours, il est le plus ordinairement combiné au soufre, et mêlé à l'arsenic ; il faut donc l'isoler de ces substances, au moyen d'un intermède qui les force à l'abandonner. Comment en régler les proportions ? . . Enfin, quels moyens en général de rendre l'opération moins dépendante de l'intelligence et de l'assiduité des ouvriers qui

n'ont, pour l'ordinaire, de l'une et de l'autre,

qu'une mesure assez bornée, et ne peuvent être surveillés par - tout perpétuellement. Telles sont les questions qui se présentent à résoudre. Voici quelles ont été, et ce que sont maintenant, les méthodes de distillation adoptées dans les établisse mens du Palatinat.

DE MERCURE.

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La plus ancienne dont on ait conservé la

mémoire était de l'espèce qu'on a appelée distillation per descensum; et elle se pratiquait

dans les forêts par le moyen de vases de terre cuite, placés au milieu des charbonnières. On disposait l'un au-dessus de l'autre, deux vases, pots ou marmites sans pieds, de terre à potier ordinaire, de la forme la plus simple, de la capacité intérieure d'environ un demilitre , et d'une proportion telle que l'un puisse s'em-

boîter dans l'autre jusqu'à la profondeur de neuf centimètres. Le fond du vase supérieur

était percé de plusieurs trous du diamètre d'un

fort fétu de paille, afin que le mercure pût s'écouler dans l'inférieur destiné pour récipient. On remplissait aux trois quarts ce vase avec du minerai brisé, et réduit en petits morceaux de la grosseur d'un pois au plus, en ob-

servant de faire trouver les plus gros au-dessous,

et les moindres, ou le minerai tout-à-fait

écrasé par-dessus. On le fermait ensuite d'un couvercle aussi de terre qu'on lutait avec soin, puis on l'adaptait au vase inférieur, dans lequel il devait entrer, comme il a été dit, à la. profondeur de 9 centimètres, et on avait également soin de bien calfeutrer tous les joints avec du lut. Ce vase inférieur devait avoir été antérieurement rempli d'eau à près de moitié, et enterré de trois quarts de sa hauteur dans l'âtre, ou emplacement uni, marqué pour recevoir la pile de bois destinée à être convertie en. charbons.

Lorsqu'on avait placé ainsi un nombre de vases proportionné à l'étendue du terrain, on arrangeait autour des morceaux de bois Cc2