Journal des Mines (1814, volume 36) [Image 106]

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SUR LES VASES munaufiNs.

SUR LÉS VASES muitrutiNs:

pour un vase antique ; c'est sans doute un des anciens vases murrhins. Il est semé d'une multitude infinie 'de petits grains métalliques, qui , comme le soupçonne M. Gillet, doivent être des parcelles d'antimoine. Dans ces verrues non: éminentes que Pline reproche encore aux vases murrhins , tous les naturalistes reconnaîtront, malgré la singularité de l'ex- pression, ces espèces d'yeux arrondis et environnés de couches concentriques, cachet des matières formées par 'concrétion , comme le sont effectiveinent presque toutes les Ar arides masses de chaux fluatée : ce n'est autre chose que la coupe transversale du canal par lequel s'est introduit, lors de la formation de la pierre, le fluide chargé dus molécules salines; canal qui ne se bouche qu'imparfaitement, ou finit par se remplir d'une matière étrangère. Nous ifenons de décrire, d'après les renseignemens des anciens, et notamment de Pline, la matière des vases murrhins ; rapprochons de cette description ce que les plus habiles naturalistes modernes disent de l'aspect et des usages de la chaux fluatée. M. Haiiy, , qui distingue dans cette substance six couleurs principales, place à leur tête la couleur rouge et hi couleur violette comme les plus-communes dans les beaux morceaux : or ce sont précisément les couleurs dominantes des vases murrhins. cc La chaux fluatée , ajoute-t-il , est souvent D, formée par bandes ou par zones, comme l'al), Mue...-. r), Nous avons vu que c'était là le caractère le plus saillant de la matière décrite par Pline.

cc En Angleterre et ailleurs, dit le raturaliste français , on travaille les morceaux de s) chaux fluatée les plus considérables , et l'on.

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en fait des plaques et des vases de différentes formes. ), 11 est singulier .que le naturaliste romain indique également ces deux usages pour les morceaux de murrhin les plus considérables Ampli tudine nusquamparvos exceduntabacos; crassitudineraro,quaniddictumestvasipotor;o.

Enfin M. Haiiy termine cet article par une réflexion fort remarquable pour notre sujet cc Les couleurs vives et agréables de ces ou-

vrages semblent rivaliser avec celles des gem-ss mes.)) Lorsqu'un naturaliste aussi connu par sa précision s'exprime de cette manière, doit-on

s'étonner que les anciens, qui ne prisaient les pierres que d'après leur aspect, aient mis les plus belles masses de spath fluor .presque au. même rang que les gemmes, ou du moins im-

médiatement après ? doit-on s'étonner que plusieurs antiquaires aient cru' qu'il s'agissait de véritables pierres précieuses ? Je pourrais pousser plus loin les rapproche-

mens auxquels donne lieu la description de M. Haiiy ; mais je veux me borner à choisir quelques traits dans les autres minéralogistes.

M. Werner parle du spath fluor dans des.

termes à peu prés semblables : cc Il if est peut-

être, dit-il, aucun minéral qui présente des

n couleurs aussi variées

elles sont très-sou-

vent mélangées plusieurs ensemble dans le.

5) même morceau, et présentent des dessins rus, banés , tachetés (1). D, Cette dernière circons-

(i)- Brochant , Minéralogie de Werner, art. Spath fluor.

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