Journal des Mines (1814, volume 36) [Image 4]

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SUR LA POUDRE A CANON.

SUR LA POUDRE A CANON.

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avaient- entraîné& les épreuves au' mortier : j'a:1

jouterai même encore aujourd'hui qu'on ne cessera d'y retomber aussilông-temps qu'on

persistera à vouloir décider de ses- qualités par les portées de cet instrument. Dans celui-ci je Me prépose d"examiner si-entre les portées de l'éprouvette et là. fabricatien de la poudre, il y a effectivement dès rapports assignables; si'ey en ,

,.

rechercher quelle .en est la- va Lean; -et' de

voip,ensititej usqu'oii en-pent y avoir confiance pour pretioncer- sur les'qualités de la poudre. En -France-, ce sont-partienlièrement

lerïeet:ld Marine gni emploient le mortier à ces épreuves, parce- qnenisage en a été prescrit par une ordonnance qui: date' de l'année ,

1686. Cee;corps , en conséquence', nepermettent pas- qu'on reçoive anenne pondre dans les arsenaux, sans qu'au préalable un officier ne se soit assuré qu'elles ont , ou à ,peu.de différence près, la portée--qui dans l'origine en fut fixée par la même ordonnance. A cette première époque, par exemple, on se 5o toises. contenta de

En 1729 on en exigea ...

.

..

.

Go

Et l'on continua-sur ce pied jusqu'en 1769 et 1775 , où deux-ordonnances-successives arrêtèrent qu'elles porteraient 90 En 1798 une troisième ordonnance en éten-

ditla portée à

100

Mais-depuis 1808 on n'en reçut plus au-des115 sous-de. Enfin on.-en' fabrique aujourd'hui qui attei14o gnent facilement à. -

,

Et même on en a vu de bien plus fortes encore ;

car, parmi celles qu'on trouva en 1802 sur des bâtimens anglais il y en eut qui chassèrent le . globe-à 3 ! 7 et'318 mètres', ou à environ.

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Ce tableau n'offre pourtant pas une échelle bien exacte de leurs progrès : car dès 1733, où on ne les recevait encore qu'à soixante toises, Bardet de Villeneuve assure en avoir fabriqué avec le charbon de chanvre, qui portaient à 108, ce qui en effet dut paraître extraordinaire

pour ce temps-là. En1744 et 1752 , M. de SaintAuban , à l'occasion desremarques qu'il adressa

au chevalier d'Arcy, , sur son éprouvette, et le marquis de Thiboutot, qui de son côté voulut s'assurer de nouveau si les décroissemen& de portée, annoncés par Belidor, étaient un--fait constant, trouvèrent aussi, pour leurs essais, des poudres de cent et de cent quatre toises. Lombard, qui rédigeait ses tables de tir en 1787, rapporte que, quoique -l'ordonnance de 1775 n'en. exigeât que 9o, il en avait trouvé néanmoins qui portaient à 120 et même à 125 toises. Tout ceci donne à penser que, si les ordonnances ne se rapprochaient pas rigoureusement des portées qui annonçaient plus de perfection dans la poudre, c'est que l'Artillerie vacillait peut-être déjà sur l'opinion qui attribuait une grande valeur à ces sortes d'épreuves.

Mais revenons à celles-ci. Une poudre a-t-elle

aujourd'hui quinze ou vingt mètres de moins que ne porte l'ordonnance? on la refuse, parce que ce défaut, dit-on, ne manquerait pas de se reproduire dans les grandes armes.--.Cette présomption pourtant n'est pas fondée, car l'infériorité d'une poudre , évaluée d'après l'éprouvette , est un fait rqu'on a vu de tous/ temps dé-

menti par les portées du canon. Assurément, quand on a vu des poudres de 6o toises à l'é-

preuve, emporter-le boulet de vingt-quatre à deux 36o

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