Journal des Mines (1814, volume 35) [Image 83]

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158 GISEMENT DE COQUILLES TERRESTRES

on distingue des bancs plus ou moins épais de galets, dont l'inclinaison constante est toujours opposée au cours da Rhône, ce qui annonce-

rait que ces bancs de cailloux roulés n'y ont point été transportés par cette rivière. Quoi qu'il en soit, c'est au-dessus de ces escarpemens presque partout formés par des bancs calcaires, marneux et argileux que se trou-

vent les coquilles dont nous parlons, dans une couche marneuse fort tendre et' jaunâtre. Ces coquilles s'y trouvent en très-grande abondance

à six ou huit pieds au-dessous du niveau du sol, surtout dans le canton de Sainte-Poix, et à la Croix-Rousse, dans la campagne même de M. Gilibert. Les unes sont tout-à-fait blanches, et les antres n'ont perdu qu'une partie de leur couleur; mais les deux espèces que. l'on y rencontre ne se trouvent plus vivantes dans les mêmes lieux. La première est une coquille terrestre connue depuis long-tems des naturalistes, sous le nom arbustorum , et très-bien figurée par

Draparnaud. Lorsqu'elle est bien entière, qui est rare , son test semble avoir pris plus de solidité; quand nu contraire , elle est toute exfoliée, comme cette exfoliation ne se fait que peu à peu , son empreinte seule subsiste. Cette coquille , du reste, paraît généralement plus petite que l'espèce vivante, mais cette différence , si toutefois elle est constante, n'est pas, d'après l'avis de MM. Faure-Bignet et Sionnet, assez tranchée pour permettre de les séparer. La seconde coquille à demi-féssile , si l'on. peut s'exprimer ainsi , est le tymneus 61°11.ga-

-tus de Draparnaud, qui ne diffère de l'espèce

E T FLUVIATILES.

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vivante que par la blancheur et, l'altération de son test. Ce serait en vain qu'on chercherait clans les

lieux où l'on trouve ces deux coquilles, et même à une assez grande distance,: les espèces analogues vivantes ; elles ne s'y rencontrent plus maintenant. Ainsi ces coquilles doivent a.voireété transportées dans les terrains

oà on les voit aujourd'hui : lorsque la masse qui les enveloppe aura pris une plus grande solidité , on aura des bancs de calcaire marneux, renfermant des coquilles terrestres et fluviatiles analogues à nos espèces vivantes. Du reste, avec les deux espèces que nous venons de signaler, on en trouve plusieurs qu'on voit vivantes dans les lieux mêmes où elles sont

demi-fossiles. Ainsi on y observe l'helix aspersa , nemoralis et carthusiana , fort communes aux environs de Lyon ; à la vérité, ces dernières se trouvent à l'état fossile en moins grand nombre que les deux espèces dont nous avons parlé en premier lieu. Enfin nous terminerons ces observations, en. faisant remarquer que les espèces fossiles analogues aux vivantes, sont peut-être moins rares qu'on ne le croit. Nous ajouterons aux analo-

gues connus, Pattricula myosotis de Draparnaud , pag. 53, n(-). 1, que M. Delavaux , professeur au Lycée de Nîmes , a trouvé fossile dans une. autre marne bleuâtre qu'on avait .creusée

dans les travaux qu'a nécessités le nouveaa canal du Rhône à Marseille. Cette espèce existe à cinq ou six pieds de profondeur, près de Boisvieil, à peu de distance de Foz-les-Martigues; département des Bouches- du- Rhône.