Journal des Mines (1814, volume 35) [Image 58]

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DU COTENTIN.

SUR LA crk)c-NosrE

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arriver à suivre dans leur description cet ordre, naturel. Dans les premiers, au contraire, ce n'est toujours qu'au bout d'un lon g teins, à l'aide de circonstances heureuses, mais rares, et avec une grande habitude, qu'on peut espérer de reconnaître la succession des teins dans leur formation. Je ne puis donc pas suivre ici l'ordre naturel que nous avons adopté, M. Cuvier et moi, dans la description du sol des environs de Paris. Je dois décrire d'abord, dans toutes les circonstances qui me sont connues , les roches et les terrains que j'ai pu examiner dans le département de la Manche., et tirer de cette description et des caractères qu'elle présentera, quelques conséquences sur leur position relative. Six sortes de roches principales se présentent dans le département de la Manche Les calcaires, Les schisteuses, Les quarzeuSes , Les stéaschisteuses, Les syénitiques , Et les clastiques. Ces désignations ne disent point que ces terrains soient uniquement composés des roches

qui viennent d'être nominées , mais que ces. roches y sont plus abondantes que d'autres ; et

l'ordre dans lequel je viens de les présenter n'indique pas non plus celui de leur superposition.

Le calcaire que j'ai vu à Pierreville , où il

renferme des filons de plomb sulfuré, et à Hienville , entre Coutances et Granville , est noi-

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râtre , mêlé quelquefois de lames spathiques également noires, et traversé de veines blanches de calcaire spathique. Il a tous les caractères minéralogiques du calcaire désigné sous le nom de calcaire de transition: Le calcaire de Hienville m'a paru, par la disposition des lieux, recouvert par une brèche schisteuse rouge. Les schistes argileux et tégulaires , qui se

présentent dans un grand nombre de lieux

mais plus particulièrement dans les vallées, en petits coteaux arrondis , sont grisâtres , jaunâtres, homogènes ; et, en passant au brun- bleuâtre, ils prennent la texture à feuillets droits de l'ardoise ; ils sont généralement ternes, tendres, e t quelquefois finement paillettés de mica;

je les ai vus ainsi sur la route de Valôgne à Cherbourg , sur les moyennes hauteurs qui dominent cette ville où ils sont exploités comme ardoise, sur la route de Cherbourg aux Pieux, notamment à Hauteville , et jusqu'à BenoîtVille. Dans ce lieu on les voit distinctement couchés sur le gravier granitique qui annonce le terrain dont il sera bientêt question , et les

kaolins qui en font parti. Cette roche , dans les lieux que je viens de citer, et dans plusieurs autres que je passe sous, silence , a tons les caractères du schiste argileux , tel que je l'ai décrit aillenrs , et ne peut être confondu 'avec les schistes luisons, que l'on considère généralement comme des roches appartenant aux terrains les plus anciens.

Vasteville , au S. O. de Cherbourg, trouve un terrain, schisteux composé de bandes alternatives de schiste grisâtre dur et d'amnpelite