Journal des Mines (1814, volume 35) [Image 42]

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SUR UN NOUVEAU GENRE

DE 13ISIGLES.

Il y a quelque tems qu'ayant retrouvé cette idée dans le Journal de Physique de Nickolson , je la proposai à M. Cauchpix , opticien habile , connu par la grande perfection des instrumens qu'il fabrique , et surtout pour avoir construit le premier des lunettes astronomiques, à grande ouverture, avec du flintglass français de la manufacture de M. ;bartigues. Je le priai de m'en dire son sentiment ; car si la théorie doit guider l'art, c'est l'art qui

ques inconvéniens. Si l'on s'en sert pour regarder la flamme d'une bougie , le lustre d'une salle de spectacle , .ou- tout autre objet trè.S,lumineux , les rayons qui se réfléchissent sur la seconde surface des verres sont réfléchis de nouveau et ramenés 'en arrière par la preinière ; 'comme oelle-t!i a une courbure peu différente de celle de , il en résulte que les rayons ainsi rassemblés vont converger assez ,près de la rétine pour y former une image distincte , qui trouble et multiplie l'image princiPale. Cetsinconvénient est nul à la chasse , la prom' made l'on nè regarde Pas directe,;,: nient crobWts lumineux. Mais, pour les, entres

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l'éprouve et la vérifie. M. Cauchoix me répon dit par l'expérience , en construisant des lunettes périseopiques de divers foyers. M. N\Tol.

laston n'avait point donné de mesures pour les courbures de çes verres ; M. Cauchoix - non moins versé dans la théorie que dans la pratique de son art, découvrit bientôt -celles qui devaient être les plus favorables. Dans -

les premières lunettes de ce, genre qu'il construisit, la convexité extérieure -des verres imitait à peu près celle .cle l'oeil. La pupille poli-mit donc se. mouvoir dans tous les sens, Voir de tous côtés à .travers Ces verres, avec' la même facilité .que par le centretiAussi l'éten-

due que l'on embrasse, de cette manière, est

-vraiment surprenante, et il faut avoir été longlems réduit aux inconvéniens des autres verres pour .sentir tout l'agrément que ceux-.ci donnent à la vision. Sans porter habituellement de lunettes je suis obligé ,d'y recourir pour voir les objets éloignés : depuis trois mois je me -sers de lunettes périscopiques bombées,, et je ii"en aurai jamais d'autres. Néanmoins, pour les personnes qui gardent toujours leurs lunettes, celles-ci auraienjtquel-

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usages , il était nécessaire de lefaire -crispara.ître et M. -Cauchdix y est 'heureusement parvenu en a1latissant:assez121a. pktemière sur-

face pour que son foyer s'otpère bien au-delàde la rétine, de manière à lire pies former d'i-

mage- distincte. Alors on a encore plus de

champ qu7aVec les 'verres orélinairés, salis-aucun inconvénient nouveau.

Depuis treis mois, M. Caucheix a fait des essais de ces lunettes sur un grand nombre de personnes, et même sur un myope, dont

la vue distincte n'avait que deux pouces et un. quart de foyer , ce qui est certainement une des vues les plus courtes qui existent. Tous se sont accordés à y trouver les mêmes avantagesLes épreuves faites sur les presbytes, c'est-àdire, sur les vieillards dont l'oeil est trop aplati, n'ont pas offert un moindre succès. Je cite exprès ces expériences de plusieurs mois, parce qu'elles seules peuvent faire apprécier la bonté des besicles , et en général des instrumens