Journal des Mines (1813, volume 34) [Image 103]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

DE LA COLLINE DE SAINT-PIERRE.

198

ORGUES Gl'OLOGIQUES

ils ont jusqu'à deux mètres , et. même deux mètres et demi de diamètre ; et leur longueur peut aller de 6o à ioo mètres et au delà. Je viens d'annoncer que cette colline est calcaire , niais c'est en faisant cependant abstraction de très-petits bancs de sable quartzeux qui y sont même fort rares. Cette masse calcaire a été formée de coquilles pulvérisées par

longs

le mouvement des eaux de la mer , qui les a ensuite réduites , par une espèce de rayage , à un état de division analogue à celui du sable.

Ce travail. des eaux paraît cependant, s'être

opéré par dépositions successives , puisque ces matières forment des couches distinctes , et

qu'on y rencontre des fossiles parfaitement conservés , parmi lesquels on distingue, entre

autres,les restes d'un grand an imal, voisin detespèce du crocodile (i), sur lequel on a beaucoup écrit. Cette colline renferme aussi des lits de silex pyromaques , qui sont, à quelques accidens près,

parallèles entre eux , mais variables en -épaisseur ; la couleur noirC.tre de ces silex .à côté du

jaune-clair de la masse calcaire, produit des nuances tranchantes , surtout dans l'escarpement qui est du côté de la Meuse. Je ne parlerai point des autres particularités de l'immense carrière de Saint-Pierre ; ce que l'on en a dit et écrit peut la faire prendre pour une merveille souterraine. J'en reviens aux

(1) On trouvera, clans le tome 4 de l'important ouvrage de M. Cuvier sur les animaux fissiles, des détails sur ces Singuiers sauriens, qu i malgré leur taille gigantesque , appa rti, nnent à un genre intermédiaire entre les lézards et les iguanes.'(«NOte des Rédacteurs.)

199

tuyaux cylindriques qui m'intéressent plus particulièrement. Je fus conduit à la colline de Saint Pierre par M. dé Beer, , ancien officier a-u service de finllande , habitant actuellement 'Maës-tricht. Cet amateur zélé d'histoire naturelle eut la complaisance de me mener dans les lieux les plias curieux. Enr parcourant l'extérieur de la colline du côté de la Mense, je fus singulièrement surpris à l'aspect d'Un grand nombre de trous cylindriques , qui -me paraissaient partir - du point où je .me trouvais , et aller jusqu'à la surface supérieure de la colline ; je les pris d'abord pour des soupiraux faits pour facilivcr les travaux d'exploitation ; mais leur nombre, leur rapprochement dans un même lieu, et bien plus leurs positions , sans nul rapport avec les travaux des carrières , me firent bientôt sortir de l'erreur ou je me trouvais. Je remarquai alors que tous ces trous se continuaient dans la profondeur de la montagne. et que., dans leur situation verticale ils affectaient des sinuosités et des renflemens qui me.

parurent dater d'une époque fort ancienne. J'observai scrupuleusement le grain et les ces cynuances de la surface intérieure de de cette la différence de la texture lindres ; générale, et de petites surface avec la masse

aspérités formant comme des stalactites légères qui la recouvraient, me prouvèrent que ces trous étaient indubitablement l'ouvrage de la na-

ture.

Ces cavités cylindriques- sont remplies d'unà amuis de cailloux mêlés deÀ-erre, semblable la. 'grève qui_ couvre le plateau de la

N4