Journal des Mines (1813, volume 33) [Image 145]

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SUR L'HISTOIRE DE LA EABRICATION

ET DU COMMERCE DU EER EN SULDE,

fin du 15. , l'auteur du. discours pense qu'on ne peut l'évaluer à plus de 20 ou 30 mille skep-

Tandis qu'on négligeait ce fer, qui depuis a, été une si grande richesse pour la Suède, on. ,s'obstinait à exploiter les mines les plus pauvres des autres métaux, sans doute parce qu'elles offraient ou promettaient une faible proportion. d'argent, ou bien quelques atomes d'or. On en voit la preuve dans les anciens travaux abandonnés qui se rencontrent en plusieurs endroits de la Suède, et dont l'étendue surprend quand on la compare avec la pauvreté du minerai dont on trouve des échantillons sur les haldes. L'Allemagne était beaucoup plus avancée que la Suède dans la sidérotechnie. On y pratiquait assez bien déjà les procédés connus sous le nom de blaufeur et de rennwerck , qui peuvent être considérés comme la transition de l'ancienne méthode à la nouvelle. Les Alletnands avaient aussi perfectionné dès-lors la partie mécanique de leurs usines. On trouvait chez eux des hauts fourneaux et des affineries en pleine activité, long-teins avant qu'il yen eût en Suède. Ils ne différaient des usines actuelles que par de moindres dimensions. Cette supériorité de l'Allemagne Iernettait en état de fournir à la Suède tous les ouvrages en fer dont ce royaume avait besoin. -C'était une concurrence que le Gouvernement Suédois

ponds , année commune (1). Si elle n'était pas plus considérable, il faut l'attribuer à plusieurs causes, dont les principales sont ; 10. La maladie contagieuse, connue dans le Nord sous le nom de digerdôd , et qui dépeupla au 140 siècle cette partie de,l'Europe ; 20. Les guerres continuelles ; 3'. Les abus qui régnaient dans le Gouver-

nement;

40. Le monopole qu'exerçaient les villes anséa-

tiques , alors toutes puissantes dans le Nord ; 5°. Enfin, l'attention exclusive que le Gou-

vernement et les particuliers donnaient aux

métaux précieux, et le mépris qu'on avait pour tout le reste. M. Svedenstierna rapporte à ce sujet un fait curieux. Lorsqu'en 1481, les mines de Danemora , si célèbres aujourd'hui par l'excellent fer qu'elles procurent, furent concédées par le Gouvernement à l'archevêque d'Upsal , ce prélat se réserva la faculté de renoncer à la concession, si ces mines ne valaient rien , c'est-à-

dire, si elles ne rendaient ni argent, ni cuivre, ni plomb. Ce sont les propres expressions de l'acte.

(1) Suivant Jars, le skeppqnd suédois en usage pour le fer forgé est de vingt lispond'i : le lispond de vingt livres. La livre est de 13 onces 7 gros 8 grains ancien poids de marc de Paris , par conséquent le sk.eppond doit être de 347 livres 3 onces, ou 169 kilogrammes 83 centièmes.

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aurait dû écarter avant tout pour favoriser l'industrie nationale ; mais il était encore si loin des plus simples élémens de la politique commerciale, qu'il permettait aux négocians allemands des villes Anséatiques , d'exporter de Suède le peu de fonte de fer que ce pays pouvait produire, et jusqu'à du minerai de fer, pour alimenter en Allemagne des forges dont S