Journal des Mines (1813, volume 33) [Image 121]

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POLICE RELATIVE

Sirop de noirprun suffisante quantité pour faire cinq à six bols que le malade prendra la veille du purgatif. L'emploi de tous ces moyens sera varié et modifié suivant les forces et l'âge du sujet , et selon l'intensité. de la maladie.

Du Mercure. il

Le mercure altère l'économie animale par son accumulation clans le corps, au moyen de l'absorption cutanée, et par l'introduction dans

la bouche et les narines, de la vapeur qu'il

forme en se volatilisant. L'introduction clans notre corps , par la bouche et les narines, des vapeurs du mercure volatilisé, cause des maux bien plus terribles que son accumulation sou& toute autre forme. Çe_ux, qui exploitent les Mines de mercure sont continuellement au milieu de ces vapeurs, et en éprouvent quelquefois malheureusement d'horribles effets. On rapporte en avoir vu quelques-uns. après un séjour long-tems prolongé dans les Mines, être tellement pénétrés de mercure,' que le cuivre appliqué sur leurs lèvres ou frotté dans leurs mains, blanchissait aussitôt. accidens successifs auxVoici le tableau des mineurs et les différens quels sont exposés les

ouvriers habituellement en contact avec vapeurs du mercure.,

les

-

Teint jaune et cuivreux, ophtalmie , dé-

mangeaison et ulcération -des paupières, mouvement involontaire et plus ou moins rapide des extrémités, douleurs- de tête, douleurs à

A L'EXPLOITATION DES MINES. 22y , Coliques, constipation,

la région lombaire

quelquefois dévoiement, difficulté de respirer, chute de dents , paralysie , enfin asthme rebelle : en général, les malades tombent dans mi état de marasme et meurent au milieu des convulsions.

Des observations ont démontré que le mercure peut fixer son action sur la tunique fibreuse des artères, et les disposer, en les affaiblissant, aux anévrismes.

Le genre d'occupation des malades renouvelle souvent leurs infirmités. Quoi qu'il eu soit, voici les remèdes qu'il faut opposer aux accidens causés par la vapeur du mercure. Éloignez d'abord les mineurs du lieu de leurs travaux, et qu'ils ne les reprennent qu'après entière guérison ; placez-les dans un air pur et tempéré. Donnez pour boisson la tisane de scorsonère,

de chardon béni, de scordium , de fleurs d'arnica, coupée avec le vin ; ou mieux encore, tisane sudorifique suivante Prenez bois de gaïac réduit en poudre,;-YaCifie de squine , de chaque une once ; celles de salsepareille et de bardane , de chaque une once et demie : faites macérer le tout très-chaude-

ment dans un vase de terre et dans six livres d'eau, l'espace de douze heures; ensuite faites bouillir à la réduction de quatre livres ; ajoutez à la fin, dans le vase qu'on aura soin de

. tenir bien fermé, de la raclure de bois de sassafras une demi-once, réglisse ratissée deux gros, semence d'anis et de coriandre, de chaque une pincée; coulez. Le malade en boira quatre verres

par jour.

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