Journal des Mines (1813, volume 33) [Image 17]

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CONSTITUTION .GL;OLOGIQUE D'UNE PORTION'

DIX .11)ARTE?.1ENT DE LA CÔTE-D'OR.

les réunissant, avec l'observation relative à l'inclination des couches, que ce n'est qu'une vase calcaire devenue solide. Je n'avancerai qu'avec circonspection la conjecture que les roches primitives, dont ce barrage couvre la limite , de Millain à Remilly, , ont pLi en favoriser la pro-. duction , en résistant à l'érosion des eaux, par

naturalistes. La pl. II présente la percée entière qui touche le village, et sur le bord de laquelle est situé le château. La fig. 2e de la pi. III montre ses ruines du côté de l'ouest, avec les couches brisées en sens contraire qui Je supportent. La 1-de la même planche

leur masse et leur dureté, et en arrêtant et

fixant sur cette limite , les vases du bassin général. Toujours est-il certain que ce dernier a été creusé bien plus profondément que celui. qui lui est supérieure (1). C'est à ses points de rupture que cette digue

fournit les remarques les plus intéressantes

par le bouleversement .que ses couches y ont éprouvé, principalement aux deux percées qui avoisinent 3/Alain. Quoique ces dérangemens se présentent sur une grande échelle, sur celle des phénomènes analogues déjà observés , je ne crois pas qu'ils doivent être attribués à une autre cause, et je les ai soumis, dans deux planches jointes à ce Mémoire, à l'examen des (i ) Sur la ligne du barrage , le granit et le grès-psamrnite paraissent n'être séparés du calcaire blanc qui compose cette digue naturelle, que par des couches 'peu épaisses de schiste et de calcaire à. gryphites , sans doute parce que les couettes supérieures ont été détruites par les eaux. 11 serait encore permis de supposer , pour l'explication du phénoMène , qu'originairement la formation intermédiaire supportait le calcaire blanc du barrage , en couches presque horizontales, à la hauteur de celui des montagnes voisines, et que, quand les roches de cette formation très-argileuse o-nt été minées et emportées au loin , les couches du cale-aire moderne ont, en s'affaissant , produit cette digue telle que nous la voyons aujourd'hui.

naturalistes.

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offre un côté de l'autre percée de Mâlain_ , vue du pied de la montagne de Roche-Aigue.

SECONDE PARTIE. Sans m'ériger en juge des divers projets qui ont été proposés jusqu'à ce jour , sur l'emplacement et la direction du point de partage du canal de Bourgogne, je me bornerai à en exposer les plus remarquables, en leur faisant, .s'il y a lieu, l'application des observations géologiques consignées dans la première partie de ce Mémoire. Ces projets étant assez multipliés et occupant le public depuis un grand nombre d'années , les intéressés calculent sans doute avec inquiétude les retards de la décision ; mais

mi objet aussi sérieux que l'est le choix du point de partage d'une navigation considérable, doit être examiné sans prévention , et éclairé par de bons documens et des reconnaissances multipliées. On ne saurait donc donner

trop d'éloges à la sage lenteur que met l'administration dans cette importante délibération, et à la prudence avec laquelle -elle s'entoure de toutes les lemières, qui peuvent la guider (1).

(.) On espère que M. le comte Molé, conseiller d'état, directeur-général des ponts-et-chaussées, viendra lui-même

Volume 33 , n. 193.