Journal des Mines (1812, volume 32) [Image 152]

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pour saturer l'oxygène du nitre. Cette raison fait croire à M. Proust qu'il est inutile d'écorcer le bois qui doit servir à la confection du charbon.

Il paraît aussi que le charbon préparé dans des fours, ou celui qui a été distillé, n'a pas de qualités supérieures à celui qu'on fait en fosse. M. Proust a avancé que l'accélération occasionnée dans le feu des mélanges par un excès de charbon , était la suite d'un effet mécani-

que; mais à cet effet se joint une action chi-

inique. A mesure que le charbon augmente, la proportion des gaz insolubles s'accroît, et celle des gaz solubles diminue. Cela vient de ce que, la détonation étant plus rapide, il y a plus de calorique dégagé ; alors il y a une partie de l'acide carbonique qui se change en oxyde de carbone, et il y a plus de gaz hydrogène d'exprimé du charbon et plus d'eau de décomposée que dans une détonation plus lente. Lavoisier, -.ayant recueilli les gaz de la détonation d'un mélange de nitre et de charbon, en a obtenu bien. moins que M. Proust Op. Ce dernier attribue cette différence à ce que Lavoisier s'est servi d'un charbon fortement cal-

ciné et rendu, par là même, moins propre à là combustion.

Des gaz produits par la détonation des mélanges 'nitro-charbonneux. - Gaz azote. Abstraction faite de celui de l'air qui se trouve dans la cloche, le gaz azote ob(1) La quantité du gaz obtenu par Lavoisier est é celle obtenue par M. Proust, dans la proportion de 58 à 85.

SUR LA POUDRE A CANON.

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tenu de la détonation du mélange à ne repré-

sente pas tout celui du nitre, parce qu'il en

reste une partie dans le gaz nitreux, dans l'ammoniaque, dans l'acide prussique, clans l'acide nitreux qui reste combiné à la potasse. Gaz nitreux. Une partie est absorbée parles zo pouces d'atmosphère ; une secondé se retrouve dans les gaz lavés; une troisième dans le résidu à l'état de nitrite. Et il est probable qu'il y en a une portion d'absorbée à cet état par l'eau de chaux. -Acide carbonique. Outre celui qui est formé par l'oxygène du nitre, il y a celui que la chaleur dégage du charbon, celui qui est produit

par la décomposition de l'eau au moyen du charbon, et enfin celui que l'amadou de l'étoupille produit en brûlant aux dépens de l'air resté dans la cloche. Une partie de l'acidecarbonique se trouve dans le gaz, une autre reste combinée à la potasse, et vraisemblablement une troisième est absorbée par l'eau de la cuve.

Oxyde de carbone. Une portion de ce gaz a été séparée du charbon par l'action de la chaleur. Une autre provient de l'acide carbonique pli dissout du charbon à une température élevée. Ce gaz se trouve sur-tout dans le produit de la détonation des mélanges à et à 4. Hydrogène carburé. Il y a celui qui provient du charbon chauffé, et celui qui à été formé par la décomposition de l'eau. Mais on ne retrouve pas, dans les produits de là détonation des mélanges nitro-charbonneux, la totalité des gaz oxyde de carbone et hydrogène carburé qui se sont formés, parce qu'une partie de ceux-ci

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