Journal des Mines (1812, volume 32) [Image 130]

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SUR LES TOURBIÈRES

DES VALLIES D'ESSONNE ET DE JLTINE.

la nature a déposé clans le sein de ces vallées, soit faite avec méthode et économie.

gèrent plusieurs compagnies à. reprendre l'ex-

25o

5.

III.

Sur les diffe'rentes exploitations qui ont été ,..fizites dans les vallées d'Essonne et de J'aine.

M. Lefroy, , avant de commencer ce paragraphe, expose quelques opinions sur la formation

de la tourbe clans les vallées d'Essonne et de

Juin e. Les bornes dans lesquelles nous devons nous renfermer ne nous permettent pas de suivre ici l'auteur dans ces détails ; nous allons passer de suite à ce qui a rapport aux différentes extractions qui ont été faites dans les vallées dont il s'agit. Il y a 25 ans environ, qu'à.l'exemple de plusieurs provinces, qui ne se servent que de tourbe pour leurs usages domestiques, on conçut l'idée de tirer parti, pour le chauffage de la capitale, du combustible que renferment les vallées d'Essonne et -de Juine. Une compagnie obtint le droit d'extraire la tourbe de ces vallées. Les travaux de cette compagnie ont été établis entre

Fer-le-Petit et Mennecy, , sur les deux rives de l'Essonne, et plus particulièrement sur la gauche ; mais au lieu de se livrer à un mode régulier d'exploitation , elle fit ouvrir des entailles çà et là ; la tourbe rie fut extraite qu'à

sept ou huit pointés de profondeur, et on laissa

celle de la meilleure qualité enfouie sous des eaux stagnantes et des décombres. Cette compagnie continua d'extraire jusqu'en l'an 1793. A cette époque diverses circonstances enga-

ploitation de cette tourbe : une d'elles, celle qui était chargée de la confection du canal d'Essonne , obtint , sous certaines conditions,

et pour un tems limité, la cession de 55 hectares de terrains situés dans la vallée d'Essonne. Ces secondes exploitations s'étendirent sur une longueur de 4000 mètres, dans la partie de la vallée d'Essonne, comprise entre Fer-lePetit et Ormoy ; de toute part et sans' aucun ordre, des entailles furent ouvertes, des centaines de milliers de voies de tourbe furent tirées du sein de la terre, et on en carbonisa même une petite partie. dirigée dans l'espoir d'en Cette retirer deentreprise' gros bénéfices, de laquelle on aurait pu tirer le parti le plus avantageux eut le sort de toutes celles formées par des hommes peu éclairés sur leur véritable intérêt. Cette compagnie, en ne suivant pas des principes sagement combinés., ne fit nue bien pa.rticulier , ni le bien général. D'abord par la négligence et par la précipitation que mirent les ouvriers, soit dans l'extraction de la tourbe, soit dans son transport et dans ses différentes manipulations pour la sécher, id y eut un déchet considérable ; ensuite, comme l'on poursuivit les travaux jusqu'en automne, une partie de ces tourbes furent empilées avant d'être suffisamment séchées ; elles passèrent l'hiver sur le pré, sans être même couvertes, exposées à la pluie, aux brouillards et à la gelée ; et au printems suivant, les piles, enteouvertes et affaissées, ne donnèrent plus que des fragmens et des monceaux de poussière. Quant à la partie qui avait atteint la dessiccation né-