Journal des Mines (1812, volume 32) [Image 114]

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DESCRIPTION MINÉRALOGIQUE

DU DÉPARTEMENT_ DE L'ISE' RE..

L'emploi du plâtre parait avoir été introduit en France, après la guerre de sept ans, par des militaires qui dans leurs campagnes d'Allen.lague avaient remarqué ses bons effets sur les

terre végétale. Ce soi était autrefois presque généralement abandonné, et dans les parties cultivées il n'offrait qu'une faible culture d'autant plus Misérable , -.que ce pays n'a encore aucun moyen d'irrigation,, et que pervdant l'été son sol graveleux est géréralement

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prairies- artificielles.

Quoi qu'il en soit de cette découverte et de l'époque de son introduction en France, Parrondissement de la Tour-du-Pin et de Vienne, sont certainement les contrées où cet engrais a d'abord été employé, et ceux où il est encore le plus en usage. Berriat de Saint -Prix , professeur de

l'Ècole de droit de Grenoble , dont les connaissances sont aussi profondes qu'elles sont variées et étendues, a donné dans l'Annuaire statistique de Pan 9 , l'Extrait d'un .Mémoire sur le plâtre , considéré comme engrais, dont

j'ai vérifié les observations, et qui me guidera dans ce dernier article. Le plâtre ne s'emploie guère dans le département qu'à la fécondation des trèflières , quoique dans quelques pays on s'en serve, avec le plus grand succès, pour la luzerne, le sainfoin, les prés , etc. etc. Si nos cultivateurs en ont restreint l'usage , ils ont peut- être surpassé ceux des autres pays pour l'espèce de culture à laquelle ils se sont bornés. l'",lous allons rapporter quelques-unes des méthodes les plus usitées dans ces contrées. 10. Arrondssernent de Vienne.

Le sol de la plaine de la côte Saint-André est sableux et caillouteux ; il est privé de cette couche d'humus, qui est GO inuném ent appelée

brûle et dépouillé de verdure. On sent que d'adu plâtre près un tel état de situation , devait être favorablement accueilli, et se géné-

raliser promptement dans tout le pays de la côte Saint-André.

En effet , cette contrée , dans l'espace de trente années au .plus , a éprouvé , par Pinfluende'de cette innovation , une révolution des plus heureuses et des plus remarquables ; l'agriculture , les habitans manquaient de prairies et d'herbages ; ils en ont créé d'artificiels. Ils

se sont adonnés à la culture da

trèfle à fleurs rouges , et répandant le plâtre en poudre sur les terres ensemencées ils ont obtenu , dès les premières années des. succès qui ont outrepassés leurs espérances ; dès lors les campagnes les plus arrides sont devenues de belles prairies ; les bestiaux se sont multipliés , leurs races se sont. perfectiomnies ; les cultivateurs ont fait des élèves , ils ont tiré de belles espèces de l'étran-

ger, ils les ont croisées avec celles du pays; les produits se sont promptement multipliés , les engrais ont augmenté dans ,la même proportion ; on s'est restreint sur l'usage pernicieux des jachères, et une noble émulation, en se rependan t dans les campagnes , a tout à la -fis multiplié les récoltes et augmenté la population.