Journal des Mines (1812, volume 32) [Image 102]

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-VOYAGE A GENÈVE

MI' DANS LA VALLE DD-CHAMOITNI.

nes la grandeur des objets les hautes montagnes, trompe sur les distances ».

rer une montagne élevée de 3742 mètres audessus de Chamouni , et éloignée en ligne directe de 9 kilomètres ( deux lieues environ ) que l'on ne peut traverser qu'en 18 heures 'de marche, par des pentes rapides, presque tou-

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Nous ne suivrons pas ici l'auteur de glaCiers en glaciers, de morènes en morènes, de torrens torrens; comme lui nous avons éprouvé le désir de tout observer, celui d'emporter des échantillons de toutes les roches, et nous avons reconnu l'impossibilité de tout apercevoir. Cette observation, qui au premier abord paretrait désespérante pour le géologue, est au contraire encourageante, elle lui assure pour chaque voyage des jouissances , des découvertes nouvelles et des récoltes abondantes ; elle -est , sans doute , la cause du grand nombre d'ouvrages qui existe sur cette partie intéressante des Alpes. C'est surtout le .Mont-Blanc 'et les monta-

gnes qui lui servent comme de manteau qui méritent de fixer l'attention du voyageur. Ce fut en. 1760 que de Saussure pénétra dans la

arrêta dès-lors ses plans vallée de'Chamouni d'observations, et prépara les moyens de gravir sur cette montagne réputée inaccessible ; et ce ne fut qu'en 1786 ,vingt-six ans après ,que le docteur Paccard et le guide Jacques Balinat y parvinrent avec des peines infinies: Le mauvais terris, presque au même moment, obligea de Saussure à:rétrograder ; mais en août 1787

parvint lui-même sur la cime de ce géant de l'ancien monde , où un coup-d'oeil jeté sur cet

amas de montagnes, dont une partie venait s'incliner vers le centre du mont qu'il occupait, suffit peur lui dévoiler des rapports j usque-là inexplicables pour lui, malgré ses immenses travaux. Pour se former une idée des difficultés que présente ce dangereux voyage, il faut se figu-

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jours sur la neige durcie : aussi il n'y a eu encore que cinq ascensions de faites sur ce

mont célèbre, auxquelles des hommes hardis ont été obligés de renoncer après avoir attendu plusieurs mois à Chamouni , ou qu'ils ont. été forcés d'abandonner à moitié route. En 18to , dès le mois d'octobre, M. Leschevin fut obligé de borner son voyage aux montagnes les plus rapprochées de Chamouni; déjà les superbes plantes qui dans la belle saison sont Pornernent.des rochers du Montant-vert, avaient disparu ; déjà une partie de la voûte de glace d'où sort l'Arveiron s'était écroulée, et les eaux qui descendent du glacier, retenues par le Iroid , ne donnaient.plus au torrent cet aspect imposant, qui forme de ce site extraordinaire, le lieu le plus fréquenté de la

vallée. L'exemple de l'auteur est un avertissement aux voyageurs de choisir la saison de l'été pour parcourir ces montagnes et:avoir l'espoir d'y jouir d'un tems favorable, et des. beautés de la nature. Au nombre des marchands-.d'histoire naturelle de Chamouni , M. Leschévin cite l'ancien guide J. M. Carrier, qui 'vend des collections -

de minéraux de la vallée et de celles voisines (1),

(1) Voyez dans ce Journal, année 1809, volume 26, il'. 154, page 319 , l'énumération d'une collection de 66 échantillons , annoncée pour 24 francs.

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