Journal des Mines (1811, volume 29) [Image 84]

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s-uLrtriti.

SUR L'ARSENIC

sont peu répandues, ont une double origine.

Une partie a été produite par la sublimation, à l'aide des feux volcaniques , sous la forme de petits cristaux qui appartiennent communément à l'arsenic sulfuré rouge. L'autre partie dont la formation a eu lieu par la voie humide, présente indifféremment les deux modifications appelées réalgar et orpiment. Parmi les divers gisemens où on les trouve, les plus remarquables sont les mines de Nagyag et de Kapnick en Transylvanie. L'arsenic sulfuré rouge y existe en cristaux, dont quelques-uns sont d'une forme

très-prononcée ; et celui qui est jaune, en masses lamelleuses d'un éclat très-vif. On connaît aussi des cristaux de ce dernier, mais ils sont beaucoup

plus rares. Avant d'exposer les résultats qui font l'objet de ce Mémoire, j'indiquerai la limite des conrtoissances acquises jusqu'à ce jour sur la composition et sur les caractères de l'arsenic sulfuré. Il paraît que les morceaux soit de réalgar, soit d'orpiment , qui ont été soumis à l'analyse ,-

étaient, en général, de ceux que l'on .obtient

par des procédés chimiques. Il en faut excepter

l'arsenic sulfuré rouge de Pouzole , dont on connaît une analyse faite par Bergmann , qui indique 90 parties d'arsenic sur ioo , et io

de soufre. Si l'on compare les autres résultats, soit entre

eux, soit avec le précédent, on y trouve

une

variation sensible dans les quantités relatives des principes composans. Suivant Vestrumb , l'orpiment contient 8o parties de soufre sur ioo et 20 d'arsenic, tandis que Clans le réalgar, c'est le rapport inverse qui a lieu. M, Thenard a trouvé

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pour l'orpiment 57 parties d'arsenic et 43 de soufre, et pour le réalgar, 75 d'arsenic et 25 de soufre. Enfin, M. Klaproth, dans des expériences citées à la suite du tableau minéralogique de M. Karsten (1), a obtenu les résultats suivans : pour le réalgar, arsenic 61, soufre 38, perte i ; et pour l'orpiment, arsenic 68, soufre 3o,5, perte 1,5. Maintenant, si nous nous bornons à considérer les résultats obtenus par MM. Klaproth et Thenard, et si, pour mieux les comparer, nous les exprimons en nombres approximatifs, nous aurons les rapports ci-joints; entre les quantités d'arsenic et de soufre. ORPIMENT. Klaproth , ; Thenard , RÉAL G AR.

Klaproth, ; Thenard, On voit par ce tableau, que chacune des deux substances a conduit les deux chimistes à des rapports très- différens entre les quantités des principes composans ; et telles sont les anomalies qui résultent de cette diversité, que selon

M. Klaproth, le rapport entre la quantité de soufre et celle d'arsenic est sensiblement plus

grand dans l'orpiment que dans le réalgar, tandis que suivant M. Thenard, il est moindre de plus de moitié ; en sorte que les plus petites différences se trouvent entre les résultats relatifs aux deux substances.

Ainsi, d'une part, la diversité dont il s'agit

est beaucoup plus grande qu'on n'aurait eu lieu (i) Mineratogische Tqbellen , p. loi , note 138.

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