Journal des Mines (1810, volume 28) [Image 228]

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DU FER -HYDRATÉ.

100. La substance volatilisée ne me paraissant

pouvoir être que de l'eau, j'en aurais conclu qu'ils n'étaient que des hydrates, si un savant

illustre ( M. Berthollet) ne m'eût fait observer que ces essais n'étaient pas concluans , et qu'il fallait m'assurer, par des moyens directs, que ,la. -perte au feu n'était due qu'à l'eau et point

du tout à l'acide carbonique. Un voyage aux

mines du Piémont me força à remettre la continuation de ce travail à cette année.

Avant d'exposer le résultat de mes recherches , je dois faire mention de quelques analyses publiées depuis le Mémoire de M. Proust. M. Klaproth ayant essayé une mine en grains, et une mine limoneuse ( wiesenerz) , a annoncé que la première contenait 15 pour ioo d'eau , et la seconde 23 (1) : il n'en a d'ailleurs

inféré aucune conséquence. M. Vauquelin, à - qui l'on devait déjà, sur les mines en grains, -un travail très-intéressant sous le rapport métallurgique, a analysé un minerai dans lequel il n'a trouvé que de l'oxyde de fer et de l'eau : ce résultat a été publié dans le dernier ouvrage de M. Haüy (2) ; mais il ne m'a été connu que lors de mon retour à Paris, et mon opinion était entièrement établie à cette époque : au reste, M. Haüy en reconnaissant que l'échantillon analysé est un hydrate , le croyait alors

- différent, par sa composition ,-des autres mine-

rais à raclure jaune venait de réunir eu -une -espèce, sous le nom de Jri oxydé. -Klaprdth's Béitrcege , etc., tom. VI. 2) Haiiy,, Tableau,' comparatif p., 974.

DU.FEll HYDRATÉ.

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Le travail dont je vais rendre compte à Pinstitnt -a un double objet. D'abord de m'assurer que la perte éprouvée au feu par les minerais bruns , est uniquement due à la volatilisation de l'eau : ensuite , de déduire des.anal-yses que j'ai faites de presque toutes les variétés de ces minerais , les principes essentiels à leur composition. Pour remplir le premier de ces deux objets, j'ai pris le minerai , que je regarde comme le type de l'espèce : c'était un fragment d'hématite brune détaché du plus bel échantillon de cette substance, qui soit à la Direction générale des 'Mines dans la grande collection départementale

des minerais de l'Empire. Son analyse et sa description se trouvent au n°. i du tableau ciaprès. J'en ai mis 5o grammes , en .petites esquilles , dans une cornue de verre enduite de terre, et à laquelle j'ai adapté un petit flacon, ainsi qu'un appareil de Wouiff dont les flacons étaient pleins d'eau de chaux. Dès que le feu

s'est fait sentir à la cornue , avant qu'elle fût rouge , l'air et l'eau ont commencé à passer, et ont fini au bout d'une demi-heure. L'eau de chaux ne s'est nullement troublée, preuve qu'elle .ne s'est point sensiblement produit de gaz acide carbonique. L'eau recueillie pesait 7 - gr. Elle était légèrement acide M. Descostils , l'ayant examinée ,-a qu'elle pouvait contenir un: peu d'acide pyroligneux, lequel -provenait vraisemblablement

d'an bouchon de liége que la chaleur avait

commencé à charbonner. Afin d'éviter pareil inconvénient et d'avoir