Journal des Mines (1810, volume 28) [Image 100]

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des ardoiscs Fontaa.

OBSERVATIONS

On trouve aux environs de Fontan

la suite des quartz, une étendue assez consiLrable d'un schiste rougeâtre à grands feuillets, qui me paraît analogue à celui que j'ai indiqué dans le Nord de la France (i) comme intermédiaire entre les ardoises et le schiste argileux il est également en bancs épais, feuilletés, plus altérables que l'ardoise proprement dite, moins que le schiste argileux : il présente aussi cette singulière association des couleurs vertes et rouges qu'on remarque dans ceux du Nord ; on y voit non - seulement des taches et des bandes vertes au milieu des masses rouges, Mais encore

des parties qui sont comme rubannées par des zones rouges et vertes. Je regarde ce schiste, si je puis m'exprimer de la Sorte, comme une espèce de rudiment de la formation des ardoises qui serait encore moins prononcée ici que clans d'autres parties des Alpes. Au-delà de ces schistes on retrouve les Formation du schiste roches calcaires qui demeurent alors extrêmeargileux de Fontan jus- ment abondantes dans le reste de la route. Ce qu'au-dela calcaire, considéré jusqu'au Col de Bran , entre de Sospelle. Sospelle et la Scarène , ressemble encore à celui qu'on a vu précédemment ; il est également de couleur bleuâtre , d'une très - grande dureté, traversé de petits filets spathiques, mais il n'alterne plus avec des roches talqueuses ; sa texture est plus généralement compacte ; on y aperçoit des corps organisés que je n'ai point été à même de déterminer (2) ; il paraît en un mot se

rapporter au calcaire dont j'ai parlé ci-dessus (i) Journal des Mines , tom. XXIV , p. 282. (2) M. Ménard de la Groye y a observé des nummulites.

SUR LA ROUTE DU COL DE TENDE.

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comme accompagnant le schiste argileux ; mais à cet é aard ce terrain ne présente pas toutes les propriétés qui caractérisent le plus cette formation dans d'autres contrées, et notamment dans le Nord de la France : les couches de schiste argileux et de grès argileux ou micacés y sont en-

tre autres beaucoup plus rares ; cependant il

ressemble au terrain qui s'étend entre Cluses et Sallanche ( Léman ) , que M. Ebel range dans son alterer Alpen kalkstein , et qui se rapproche davantage de celui du Nord. On y trouve également des couches de houille (1). J'y ai vu) près de Sospelle un rognon de quartz noir ou kieselschiefrr, engagé dans le calcaire dela même manière que ceux du Nord de la France (2). On rencontre aussi clans les environs de cette ville de la chaux sulfatée ordinairement blan-

châtre, quelquefois grenue et très-friable. Je n'ai point été à même de vérifier positivement sielle forme système avec le reste du terrain (3).

(i) Je n'ai point vu ces gites de houilles ; mais on en indique un grand nombre, dont quelques-uns aux environs de Sospelle; on dit même que ce combustible a été exploité en plusieurs endroits.

Journal des Mines , tom. XXIII , p. 401.

M. Ménard de la Groye a reconnu l'existence du calcaire de cette formation dans la partie la plus élevée du Col. de Tende, où ses couches peu inclinées, dans lesquelles il a observé des nummulites, recouvrent les couches verticales du terrain talqueux. Ce naturaliste considère ce calcaire comme formant une espèce de manteau qui s'appuie sur les terrains plus anciens en s'élevant des bords de la mer de cette portion des jusqu'à la hauteur duAlpes' Col de Tende. Mais dans cette région élevée ce manteau est peu épais et ne se trouve que sur les sommités , tandis que dans les parties plus rapprochées de