Journal des Mines (1810, volume 28) [Image 12]

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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

DE GÉOLOGIE.

cune indication sur le peu d'ancienneté de nos continens. De semblables hypothèses donnent beaucoup d'avantage à ]VI. de Luc pour soutenir son système, et l'entraînent dans une très-longue discussion ,qu'il commence par une description détaillée de tous les environs des lacs des Alpes et du Jura. Nous ne le suivrons pas dans cette description, d'autant plus que, pour la rendre moins suspecte , il l'emprunte en grande partie

qui ont laissé des vides ou des espèces de ga-

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du célèbre Saussure, dont les ouvrages sont dans les mains de toutes les personnes qui ai-

ment les sciences naturelles. Nous observerons seulement que notre auteur voit dans toutes ces descriptions des monumens de grandes catastrophes et des traces visibles d'affaissemens. Il ne doute pas que les plaines entre le Jura Origine des vallées et et les Alpes ne soient dues à de grands affaisseales plaines Far rairais' mens opérés dans les couches après les fractures sement. qui ont formé les faces escarpées de ces montagnes, et que les bassins des lacs ne soient les parties où l'affaissement a été le plus grand. Les couches plongeantes , comme les poteaux mis

au coin des chemins, montrent la route qu'a prise la masse de couches qui manque entre ces montagnes.

Dans le cours de ces descriptions, l'auteur discute une trace de courant , que Saussure

croyait avoir observé sur le mont Salève à 400 mètres au-dessus du niveau du lac Léman, et qu'il attribue à un phénomène qu'on rencontre souvent dans les faces abruptes des montagnes calcaires. Ce phénomène provient de ce qu'au moment de l'affaissement, il-y a des couches qui se sont rompues plus avant que d'autres et

leries qu'on a considérées comme des sillons de débâcles.

L'auteur observe, à l'occasion de la vallée de Brezon , qui présente des angles saillans et

rentrans , que ces angles étant le caractère des fractures, beaucoup plus que des seipentagesdes eaux ( comme Bourg-uet l'avait imaginé le premier) se remarquent fréquemment clans les vallées étroites, qui ne sont pour l'ordinaire que de simples fractures de couches avec écartement

d'un ou de deux côtés, sans affaissement d'au-

cune masse intermédiaire. Dans les grandes vallées , au contraire, on ne voit qu'une suite d'élargissemens et de rétrécissemens , parce qu'il s'y est fait deux fractures, avec affaissenient de pièces intermédiaires au-dessous du niveau du fond de la vallée, suivies de beau-

coup de catastrophes dans les côtés, telles que les fractures qui forment les vallées étroites et tortueuses, etc. (i). (1) J'ai consigné dans ce Journal ( tonz. XXIV,p. une observation qui paraîtrait assez favorable à cette partie du système de M. de Luc, c'est que la Sambre, entre Lao, drecie ( Nord ) et Namur ( Sambre-et-Meuse ) , coule en grande partie contre la pente générale du soi, et qu'elle est pour ainsi dire détournée de sa direction primitive par une arête très-basse composée de terrain meuble , qui semble . l'avoir obligée à traverser des plateaux beaucoup plus élevés formés de couches solides très-dures. Cette disposition pa-

rait annoncer, en effet, que certaines rivières ont établi leur cours dans des fentes opérées au milieu des rochers, et que ces fentes n'ont pu se former dans les terrains meubles susceptibles d'éboulemens. Car si les eaux avaient creusé ellesmêmes leurs lits,. outre qu'elles auraient suivi la pente

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