Journal des Mines (1810, volume 27) [Image 236]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

466

SUR LE SULFURE les méthodes que l'on emploie pour en extraire le métal. Avant de décrire l'action des fluides élastiques sur le sulfure de plomb, il me parait nécessaire de faire connaître de quelle manière il se comporte lorsqu'il est exposé à un feu violent dans des vaisseaux fermés..

Action de la chaleur. Si on expose de la galène à une chaleur trèsforte 'dans une cornue de grès lutée, à laquelle

on .ait adapté un tube de verre courbé qui

plonge dans l'eau par son extrémité, seulement

pour intercepter la communication avec l'air extérieur, bientôt il se manifeste une légère odeur d'acide sulfureux dont la formation doit être attribuée à l'air atmosphérique contenu dans la cornue ; peu de tems après, l'intérieur du tube de verre se recouvre de goutelettes'de soufre ; le soufre en se vaporisant paraît entraîner un peu de sulfure de plomb qui se ,dépose en poudre fine. Si on cesse de chauffer quand la quantité de soufre sublimé n'augmente plus sensiblement, et que l'on brise la cornue,

on trouve dans le bec la plus grande partie du sulfure de plomb, une portion en petits cristaux,

le -reste en une masse compacte, très-fragile et très-éclatante dans sa cassure, et qui , par conséquent, n'a subi aucun changement dans sa composition. Le résidu, non volatilisé, l'aspect d'une matière parfaitement fondue ; fracture est encore brillante et lamelleuse ; mais déjà il a un peu de ductilité , il se laisse couper au couteau-; et une douce chateur en. fait écouler du plomb ductile ; c'est enfin un

DE PLOLIB.

467

sous-sulfure analogue à celui qui est connu. dans les fonderies sous le nom de malle de plomb (1). Ainsi, par la chaleur seule, la galène éprouve un commencement de décomposition. Une portion du soufre se sépare, le résidu est un soussulfure , et la plus grande portion de la galène. est .sublimée ; mais cette sublimation exige une chaleur très-violente, et rrea paru différer beau-

coup, sous ce rapport, de celle qui a eu lieu dans les expériences subséquentes, dans les-,

quelles j'ai soumis la galène à l'action d'un courant de gaz, et dont je vais rendre compte.. Action des gaz sur le sulfure de plomb. L'appareil dont j'ai fait usage Consistait en -

un tube de porcelaine, dans lequel j'intro-

duisais un poids déterrniné de galène en petits fragmens. Ce tube traversait un fourneau, de manière que les deux bouts du tube excédaient les parois extérieures du fourneau de 6 à 8 centimètres chacun. A l'une des extrémités j'avais adapté un tube de verre courbé qui plongeait de quelques millimètres dans l'eau. Par l'autre extrémité, j'introduisais le gaz dont je voulais connaître les effets, et j'avais soin, toutes les fois que cela était possible, d'en faire passer d'abord dans l'appareil une assez grande quantité pour exclure tout l'air atmosphérique. Je chauffais ensuite, et quand le tube était d'un ( t) M. Guenyveau a obtenu un résidu semblable, ( Foy. Journal des Mines , tom. 21 , pag. 9) ; mais comme il

avait employé un creuset brasqué , on aurait pu attribuer

le changement opéré dans la galène à la présence du charbon.