Journal des Mines (1809, volume 26) [Image 161]

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36 SUU LA NATURE DU SOUFRE raît sous la forme de flocons assez légers et bruns marrons, qui n'ont aucune espèce de brillant métallique : cette observation nous fait soupçonner que ces flocons pouvaient bien n'être qu'un hydrure d'arsenic ; et pour nous en convaincre, nous avons combiné directe-

ment de petites quantités d'arsenic bien pur avec le métal de la potasse.

Nous avons fait six alliages en employant

' mie partie d'arsenic et tantôt trois , tantôt quatre

parties de métal de la potasse, en volume ; et toujours au moyen de l'eau ou des acides, nous n'avons retiré de ces alliages, comme précédemment , que 33 d'hydrogène arseniqué représentant 47 d'hydrogène, au lieu de 76 d'hydrogène que nous aurions dû avoir. Il faudrait. donc , si on admettait de l'oxygène dans l'hydrogène arseniqué , en admettre aussi dans Parsemc métallique, et même y .en admettre une

assez grande quantité , ce qui est contraire à tout ce qu'on sait. On peut donc croire, d'après cela, que les flocons bruns qui apparaissent quand on traite l'arseniure du métal de la potasse par l'eau ou les acides, sont un hydrure solide d'arSenic.

D'ailleurs l'hydrogène dissolvant une grande

quantité d'arsenic, on ne voit pas pourquoi

l'arsenic ne solidifierait pas une certaine quantité d'hydrogène. Nous savons que la démonstration de l'hydrogène dans ces flocons bruns serait plus rigoureuse, si nous pouvions l'en re-

tirer : nous espérons le faire ; mais jusqu'à présent nous n'avons encore pu que projeter des essais à cet égard. Il est une autre voie qui pourrait peut-être y conduire plus directement que l'analyse, ce serait la synthèse ; il ne fau-,

Er DU PHOSPHORE.

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drait pas prendre pour cela l'hydrogène à l'état de gaz ; car dans cet état, son action .sur l'arsenicic est nulle, ainsi que nous nous en sommes

assurés ; mais on réussirait probablement en plaçant de l'arsenic au pôle négatif 'd'une pile, u en traitant quelques alliages arsenicaux par un acide produisant la décomposition de l'eau, et en mettant ainsi en contact de l'arsenic trèsdivisé, avec de l'hydrogène à l'état naissant ; Une serait point impossible que l'arsenic hydrogéné jouât un rôle remarquable dans la liqueur arsenicale et fumante de Cadet ; ce sont autant de recherches auxquelles nous nous proposons de nous livrer.

Quoi qu'il en soit, l résulte des faits rap-

portés dans ce Mémoire I... Que le gaz hydrogène sulfuré contient un volume d'hydrogène égal au sien. ,20. Que le gaz hydrogène phosphoré en contient au moins une fois et demie son volume. Que le gaz hydrogène arseniqué en contient tout près d'une fois et demie son volume.

Que le gaz hydrogène sulfuré peut être absorbé par le métal de la potasse et le métal de la soude, et que dans cette absorption il se développe précisément la même quantité d'hydrogène que le métal seul en donnerait avec l'eau ou l'ammoniaque. Que les gaz hydrogène phosphoré et arseniqué sont décomposés par les métaux de la potasse et de la soude, en sorte que le phosphore ou l'arsenic se combine avec ces métaux et que l'hydrogène se dégage. Que les gaz hydrogène sulfuré et phos-

phoré ne contiennent point d'oxygène, ou