Journal des Mines (1809, volume 26) [Image 22]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

42

SUR L'ACTION

de graviers, près de la Salpêtrière et à Gre-

DES EAUX FLUVIATILES.

43

peut avec le teins une cause qui paraît ordi-

nelle. Cette grève ou lit ,de rivière se prolonge à la surface des deux vignobles , au Sud et au Nord

naire.

d'Ivry: on suit ce sol graveleux vers Bicêtre il se continue à la même hauteur au-delà de Gentilly sur Montrouge , vers le faubourg Saint-Marceau , la montagne Sainte-Gén eviève, le faubourg Saint-Jacques. . il se montre à la surface des champs, à l'ouverture du moindre fossé , à l'entrée des carrières. Une grève semblable couvre Charenton , le bois de Vincennes , Saint-Mandé, Charonne, la barrière du Trône. . . . On voit la. même chose sur l'Etoile , au tour du mont Valérien, du côté de Courbevoye toute la liante de Puteau , sous les vignes, des deux côtés de la route , n'est qu'une grève en masse semblable à celle du bois de Boulogne, i la plaine

Non, depuis que la mer a pris la position où elle est aujourd'hui , l'atmosphère verse.

des Sablons.

Un lit formé par les matières qu'ont déposé les eaux fluviatiles .a passé de même sur SaintGermain-en-Laye ; le soi sur lequel le château est assis est une grève.. .. (1). A la vue de ces graviers, témoins irrécusa7 bles, on n'est embarrassé que sur l'explication. Ici, comme dans toutes les choses inconnues, on se fait communément des idées fausses ou exagérées , faute de se représenter ce que

f

(i) On peut voir la même chose en remontant l'Oise l'Aisne et les autres rivières , puisque toutes se sont semblablement enfoncées dans leur bassin.

De grandes eaux, dit-on, coulaient autre-

fois sur le pays.

sur l'Europe la même quantité d'eau pluviale. La rivière ne s'est pas élevée non 'Plus de la profondeur de sa vallée actuelle jusque sur ces hauteurs ; Mais il fut un tems où cette profondeur de la vallée n'existait pas 'encore ; et le sol du pays qui soutenait les eaux courantes

d'alors, était le sol même qui se trouve aujourd'hui à ces hauteurs.

Si le lit de la rivière, dira-t-on, avait été

placé çà et là, selon les époques , sur ces divers étages du pays , il y aurait laissé plus d'amas fluviatiles. Mais outre ceux de Saint-Mandé, d'Ivry, de

Montrouge, de Puteau. . . . vous en pouvez encore reconnaître sur les plaines de Damartin , de Bondy, de Saint-Denis , de Montmorency; toute la vallée de Taverny jusqu'à Pontoise est un grand:canal fluviatile.

On devrait voir aussi, ajoutera- t- on ,

amas qui fussent semblables à celui que l'on découvre dans certaines années, quand la rivière est très-basse , au-dessous des prairies de Vitry. C'est une couche assez épaisse toute composée

de feuillages de forêts, de troncs d'arbres qüi brûlent encore, de souches, de branches entre

lesquelles on trouve des glands, des noisettes..., des cornes de cerfs, des os, dont quelques-uns