Journal des Mines (1809, volume 25) [Image 68]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

DESCRIPTION étaient nettement prononcés et m'indiquaient 130

une espèce nouvelle. Je me proposai d'en

donner la description aussitôt que j'aurais pu en faire l'analyse ; mais n'ayant pu jusqu'ici

m'occuper de ce soin , je me contente de

publier mes observations minéralogiques ; je m'y décide avec d'autant plus de raison, que j'ai été prévenu par quelques minéralogistes étrangers. M. Reuss , dans le dernier volume de son Traité publié en 1806 , annonce que M. Werner vient de faire une espèce nouvelle de la substance du cap de Gattes , sous le nom d'yolitlze , qu'il la place à côté de l'oeil-de-chat, et la divise en trois variétés , savoir : la vitreuse, la porphyrique et la commune. M. Kars-

ten ayant adopté le sentiment de M. Werner, a, dans ses Tables minéralogiques, pour 1.8o8 , placé I'volithe entre le lazulithe et l'andalousite de M. Delamétherie : il en donne la description suivante : c< Ce minéral se trouve d'un bleu de lavende

foncé , en masse ou disséminé , d'an éclat faible , allant du brillant à l'éclatant, à cassure inégale , .dont les fragmens sont indéterminés à bords très-aigus ; les pièces séparées qu'il présente sont indistinctes et à gros grains. Il est dur , aigre , opaque médiocrement pesant. On. le trouve , au cap de Canes en Espagne, associé avec la lithomarge , le quartz et l'almandine cristallisé ». il serait bien difficile de découvrir dans cette description, les motifs , ou à parler plus exac-

tement , les caractères, qui ont déterminé MM. Werner et Karsten à faire: une espèce particulière du minéral en question ; car elle

DU DICHROÏTE. 1.J1 s'appliquerait également bien, et presque mot pour mot, >à des variétés de substances con,-

nues, et notamment à la tourmaline bleue

on pourrait même /avancer qu'une notice aussi vague laisse tout à désirer du moment qu'il

s'agit d'instituer une espèce nouvelle ; mais je me contente de remarquer en passant, que

cela tient bien moins à l'imperfection des échantillons que les célèbres professeurs de Freiberg et de Berlin ont eu sous les yeux, qu'à l'insuffisance du système des caractères extérieurs pour déterminer les espèces minérales. Ce système

tout admirable qu'il est en lui-même , ne saurait être susceptible d'une application générale de cette nature , puisqu'il ne considère , pour ainsi dire , que la physionomie des variétés , qu'il borne la minéralogie à l'étude des caractères auxiliaires , et qu'en dernière analyse

il réduit la science à n'être vraiment qu'un art guidé par l'empyrisaie le plus aveugle et je dois ajouter , le plus spécieux ; car il faut convenir que 'cet empyrisme est devenu

bien séduisant depuis que l'illustre M. Werner a su le rendre méthodique. Mais l'expérience, .encore plus que le raisonnement , démontre chaque jour davantage la véritable valeur qu'il faut attribuer aux caractères extérieurs , et je n'ai pas dû perdre l'occasion d'en faire ressor.tir une nouvelle preuve. Avant de passer à la description du dichroïte, je dois dire encore qu'il n'en est fait mention ni dans la Théorie de la Terre de M. Delamétherie , ni dans le grand Traité de Miné-

Tologie de M. Haiiy,, iii dans l'ouvrage de

M. Patrin, ni dans celui de M. Brongniart, ni I2