Journal des Mines (1808, volume 24) [Image 143]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

272

SUR LA GI:OLO OIE

et quelques communes de la Meuse-Inférieure.

Dénorni. nation.

Elle renferme des pays connus dans l'usage

-vulgaire, sous diverses dénominations qui auraient également pu servir à désigner le canton

géologique que je viens de tracer ; j'ai pré-

féré celle de Condros , parce qu'elle est appliquée à la portion la plus considérable, et qu'elle est la pins ancienne ; car César appelait déjà

Condrzzsi un peuple qui paraît avoir habité cette même contrée.

Constitu-

tion physique.

Ce pays est très-différent de la Flandre et de la Campine ; il est varié par une foule de

collines, et arrosé par une multitude de petites

rivières, de jolis vallons bordés de rochers

,f!

Deux estkes de

escarpés , une surface qui présente des terres labourables, des prairies, de petites forêts, etc. lui donnent un aspect très-pittoresque ; mais c'est un sol de médiocre culture , excepté la vallée étroite où coule la Meuse : on y trouve peu de terres véritablement fertiles; dans. plusieurs endroits, les rochers sont à peine recouverts d'une légère couche de terrain meuble. L'élévation de cette région est intermédiaire entre celle de l'Ardenne qui règne à l'Est, et celle de la Flandre qui s'étend à l'Ouest ; en général tous les plateaux du Condros ont une hauteur d'environ 35o mètres. Le relief du pays peut être considéré comme un vaste plateau qui est sillonné par un nombre infini de- vallées. Quand on -a examiné ces val-

lées avec attention, on reconnaît qu'elles appartiennent à deux modifications différentes :

les unes, qu'on 'pourrait appeler longitudinales,

sont droites, larges , peu enfoncés, bordées de coteaux en pentes douces , et dirigées régulièrement

DU NORD DE LA PRA.NCE.

'7 3

liéreinent du Nord-Est au Sud-Ouest, en faisant sur le parallèle un angle d'environ 35 deg,. , ce qui divise toute la surface en collines longues

et étroites. Nous verrons tout- à- l'heure que cette structure est en rapport avec la constitution géologique. Mais ces collines et ces vallées sont elles-mêmes rompues et déchirées par d'autres vallées beaucoup plus profondes, irrégulières , tortueuses, dirigées en tout sens, et

qui servent ordinairement d'écoulement aux rivières. Les catastrophes qui ont donné naissance à ces dernières vallée, et qui- paraissent avoir consisté dans l'action érosive d'un liquide,

ont tellement agi sur la partie septentrionale de ce pays qui aboutit aux plaines de la Itàër, qu'on n'y reconnaît presque plus les vallées lon-

gitudinales. Le même effet a encore lieu dans les parties basses qui avoisinent la Flandre. La constitution géologique de cette région est très-remarquable ; toutes les couches y sont non-seulement plus ou moins inclinées, mais on en voit à chaque instant dé contournées, de repliées les unes sur les autres, de bouleversées en tout sens ; tout annonee qu'elles ont été agitées par des révolutions promptes et violentes. Cependant, au milieu de tant de confusion, reconnaît que ces couches ont une direction commune du Nord-Est au Sud-Est, à peu près semblable à celles des vallées longitudinales. Il résulte de cette structure, que le pays est partagé dans toute sa longueur en chaînes minérales ou systèmes de couches dans lesquelles on reconnaît le même arrangement et la même nature d'une extrémité à l'autre. Ces chaînes ne sont cependant pas absolument parallèles, Yotzznze 24.

S

Constitution géologique.