Journal des Mines (1808, volume 24) [Image 90]

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270 SUR LES RÉFRACTIONS ASTRONOMIQUES

et celles qui sont indiquées dans des relations de voyages anciens, se fonde sur une compensation accidentelle de l'erreur de l'instrument, et de la déviation trop grande ou trop petite que l'observateur avait attribuée au rayon de

lumière pendant son passage dans l'atmosphère. Mais on ne doit plus compter sur des compensations accidentelles dans un tems où presque tous les élémens peuvent être soumis au calcul le plus rigoureux. La grande perfection des ins-

trumens , la méthode ingénieuse de diminuer

-à l'infini ou de faire disparaître les erreurs d'observations en prenant des multiples de

l'angle à mesurer, la réunion de ces avantages fait parvenir les astronomes à l'exactitude d'une seconde centésimale. Plus ces progrès de l'astronomie pratique sont admirables, 'plus il

porte que dans la réduction de la hauteur apparente de l'astre à la hauteur vraie, le calcula-

teur ne soit pas exposé à commettre des erreurs quadruples de celles que l'on peut supposer au résultat de l'observation. Ces mêmes considérations , depuis l'usage plus fréquent des cercles répétiteurs , ont engagé les astronomes et les géomètres à soumettre à de nouveaux examens, ce que Simpson, Mayer et Bradley nous

ont transmis sur la théorie des réfractions.. Il Suffit de citer les observations nombreuses faites par M. Delambre pour déterminer la réfraction correspondante à 49° de hauteur, et l'analyse complète des phénomènes de réfraction de la

lumière contenue dans le quatrième volume de la. Mécanique céleste. C'est en suivant les idées énoncées dans ce dernier ouvrage, que je développerai mes recherches' sur la consti-

DANS LA ZONE TORRIDE.

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tution de l'atmosphère dans la zone torride ,et sur l'influence que cette constitution exerce

sur l'inflexion des rayons dans les couches d'air atmosphérique ». Au moment de la publication de notre n°. 137, 'le travail de M. de Humboldt ne nous était pas encore parvenu ; nous avons alors été forcés ,

pour ne pas différer de faire connaître le résultat de ce beau travail, de nous borner à insérer dans ce recueil une courte Notice qui venait de paraître dans le .Nouveau Bulletin clés SCiences. Mais actuellement nous. nous trouvons à portée de fixer, d'une manière plus particulière, l'attention de nos lecteurs sur les différentes recherches auxquelles M. de Hum-

boldt s'est livré, ce savant ayant eu la complaisance de faire remettre un exemplaire de

son ouvrage à M. Gillet-La-amont , Membre du Conseil des Mines.

L'ouvrage de M. de Humboldt est divisé en

trois. parties.

L'auteur, dans la première ( la partie histo-

rique ) , développe les Opinions diverses qu'ont eues les astronomes -sur les réfractions de la zone torride. Dans la seconde partie ( la partie physique ), il examine la constitution physique de l'atmos.

phère équinoxiale, et les causes qui, d'après l'état actuel de nos connaissances , peuvent modifier la déviation des rayons lumineux.

Enfin la troisième partie ( la partie astrono+ inique ) présente les observations astronomiques que M. de Humboldt a faites à des hauteurs auxquelles la loi du décroissement de la température détermine le pouvoir réfringent