Journal des Mines (1806, volume 20) [Image 5]

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ST.131 LES CORPS CRISTALLISÉS

RENFERMÉS DANS LES LAVES , etc.

cite est constamment de forme ronde, taillée à vingt-quatre faces trapézoïdes et de couleur gris- blanc ; le schorl des volcans ou pyroxène est un prisme octaèdre à deux pyramides dièdres, de couleur olive foncé, et quelquefois noir ; la chrysolite a sa couleur de péridot, et

la roche qui les enveloppe. On trouve souvent aussi les leucites isolées, et en grand nombre parmi les cendres volcaniques. Peut-on voir dans cet exposé exact des faits

ces trois cristaux se trouvent dans les laves cellulaires et spongieuses, comme dans les laves compactes.

Le schod est fortement réuni à la lavejA de manière qu'il n'en peut être détaché , et paraître avec le poli de ses faces et l'intégrité de ses angles, que par une opération chimique produite par les fumées acides-sulfureuses du volcan. La

leucide se sépare plus facilement, laissant en creux sur la lave, sa forme ronde et l'empreinte de ses facettes aussi nettement prononcées qu'elles le sont sur la leucite même. Ses empreintes, dans la lave, peuvent être comparées à celles que laissent les grenats , les pyrites martiales, cubiques, et plusieurs autres substances cristal-

lisées sur les roches qui les renferment, avec

cette différence que l'empreinte des leucites s'est

faite dans une matière en fusion, et celle du grenat et de la pyrite dans une roche qui était à l'état de mollesse par la voie humide. D'où résulte cette conclusion : que les leucites ne sont pas mieux une formation produite dans la lave lors de son refroidissement , que les grenats et les pyrites ne sont une formation extraite de la substance de la roche qui les renferme lorsqu'elles s'est séchée et durcie. L'une

et l'autre sont étrangères à la matière qui les contient, et ont existé avant elle ; lés leucites

avant la lave, et les grenats et les pyrites -avant

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auCune ressemblance, aucune analogie entre les corps cristallisés renfermés dans les laves, et ces amas confus dè cristallites vitreuses formées de la substance du verre dans les creusets de verreries ? ni entre ces cristallisations bizarres du verre refroidi, et les cristaux des couches de

nos montagnes, tous d'une forme constante et régulière chacun dans son espèce ? Les schorls-pyroxènes se trouvent aussi isolés,

et quelquefois en multitude innombrable. Le

cratère qui s'ouvrit sur la base de l'Etna. en 1669, qui éleva Mi .cône de 43oo pas de circonférence à sa base, d'où sortit l'énorme lave qu'on voit existante , et dont la masse étonne, en

montre un exemple singulièrement frappant. Le sommet de ce cratère .est couvert de ces

schorls mêlés aux petites scories, avec cette circonstance remarquable que les scions qui sont à l'extérieur du cratère ont tous, sans ex-

ception, retenti à leur surface une croisite de

la lave qui les enveloppait, et que ceux de 1"in-

térieur montrent leur poli naturel. J'expliquerai ici la cause de cette différence, sur laquelle je crois être le premier observateur qui ait porté son attention. Les fumées- acidessulfureuses di volcan pénètrent et décomposent la surface des laves et des scories qui y sont exposées ; et les schorls qu'elles n'attaquent pas

paraissent alors en relief dans toute leur intégrité , parfaitement nettoyés de .la lave qui les environnait, comme les cristaux de roche, cou-,