Journal des Mines (1806, volume 19) [Image 71]

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EMPLOI DIT CHAREON DE HOUILLE

mais , il faut le dire ici avec franchise , si les résultats n'ont pas été aussi concluans qu'on devait l'attendre, on ne doit l'attribuer qu'à la pré-

vention et à la mauvaise volonté des forgeurs

qu'on a eu la maladresse de chdisir dans un

pays où la houille est restée jusqu'ici presqu'inconnue , et dont l'industrie principale consiste dans le fondage du fer avec le charbon de bois. L'opinion que j'ai avancée, et que je soutiens aujourd'hui plus affirmativement que jamais, a été professée depuis long-tems par des métallurgistes, dont le témoignage mérite d'autant plus de confiance que leurs assertions sont toujours d'accord avec les données de l'expérience; mais, pour qu'il ne reste Plus aucun doute sur Ta possibilité de la réussite-, dans le cas dont

il s agit , je vais énoncer sommairement les principes qui servent de base à la solution de la question présente ; j'indiquerai ensuite les divers procédés qu'il faut mettre eri et les précautions qu'il est nécessaire deusage' prendre, puisque, sans elles, le forgeur le plus habile eu apparence, croira avoir démontré l'impossibilité de la réussite de l'opération ; enfin, je répondrai aux diverses objections qu'on peut me faire d'après mes propres expériences.

Développement théorilue.

La méthode de fondre les minerai de fer en 'roche dans les forges à la Catalane, ainsi qu'on le pratique dans les Départernens méridionaux

de l'Arriège , de l'Aude et des Pyrennées , consiste à produire par un feu bien ménagé,

la coagulation du minerai, qu'on suppose, avant

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tout, dépouillé de soufre, d'arsenic, ou de toute autre matière étrangère susceptible de donner au fer une qualité aigre et cassante ; cette méthode suppose encore, qu'à l'aide d'une température convenable, déterminée par la force du vent et la quantité du combustible mis en oeuvre , on ait produit la scorification des parties terreuses qui enveloppent les oxydes métalliques , avec lesquels elles forment le minerai lui-

même; enfin, le carbone doit, à une certaine température, décomposer l'oxyde de fei; mis à nu , et dès-lors, le métal abandonné à saepesauteur , se précipite goutte à goutte au fond du creuset , où il se réunit en une massé poreuse connue sous le nom de masset ; mais, comme celui-ci retient encore une portion plus

ou moins considérable de carbone , il faut, pour l'en dàxruiller entièrement, le comprimer avec précaution sous le marteau, afin de rapprocher les unes des autres les particules ferrugineuses, et de donner au masset un premier degré de ductilité, qui lui permet d'être divisé en deux parallélipèdes qu'on nomme niassaques; celles-ci éprouvent ensuite des chaudes et des cinglages successifs, quiachèvent de brû-

ler l'oxygène ou d'exprimer le carbone encore existant ; et les massoquettes qui en résultent, acquièrent la propriété de s'étendre parfaitement sous le marteau ; les barres de fer Élus ou moins longues ou épaisses, qui proviennent de ce travail , prennent sous la main du maillet ou .marteleur , toutes les formes 'qu'on veut leur donner, en ayant soin néanmoins de pousser la chaude au degré convenable ; et avec de semblables précautions , la ductilité du fer le fait